La société de recrutement Hays maintient le cap sur le monde

530

Hays_janv07

Selon l’éditeur i-Grasp (filiale du groupe StepStone), 66 % des entreprises prévoyaient de recruter en 2006. Cette étude réalisée en Europe concernait plus de 2000 DRH « d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs ». Les pays les plus optimistes se situent au Nord, la Suède enregistrant une hausse de 72 % d’intentions d’embauche. Concernant les métiers, les ingénieurs informatiques sont particulièrement demandés, suivis des profils commerciaux.Les acteurs du marché du recrutement ne peuvent qu’en tirer bénéfice.

 

Quatre des six premiers groupes mondiaux spécialisés dans les ressources humaines au sens large sont issus de l’intérim. Du côté des acteurs spécialisés ayant une présence dans le travail temporaire et permanent, le groupe Hays demeure leader (CA de 2,5 milliards d’euros en 2005). Sa stratégie internationale, appliquée à l’Hexagone, connaît un vif succès : depuis son arrivée en 2001, le groupe enregistre un taux de croissance situé entre 50 % et 100 %. Pourtant, rien n’était joué. « Le marché était alors moins porteur qu’aujourd’hui. Les entreprises cherchaient à recruter avec beaucoup de soin, à éviter les risques. Il s’est avéré que notre méthode a rapidement plu », explique Martin Dixon, directeur au sein de Hays France. La méthode en question, « colonne vertébrale du groupe partout où il est présent », consiste à combiner deux atouts : l’ultra spécialisation et une politique de réussite des missions.

 

Largesse de l’offre, spécialisation des équipes
Chaque consultant se consacre au recrutement dans sa spécialité, qui peut être une micro spécialité sur un métier ou un poste donnés. C’est en partie à ce choix stratégique que Hays doit sa croissance constante depuis sa création en 1958(1). Second atout : l’offre diversifiée. Le groupe exerce son activité dans une vingtaine de secteurs. « En tant que société cotée à la Bourse de Londres, Hays ne peut se permettre de présenter une courbe composée de montagnes russes. Or, notre secteur est particulièrement cyclique. Couvrir une pluralité de domaines d’activité avec expertise nous évite les risques liés aux crises subies par les secteurs. Entre 2001 et 2005, l’informatique & les télécommunications ont connu une période difficile, mais au même moment, l’immobilier et le bâtiment se portaient à merveille. Hays n’a pas été inquiété », raconte Martin Dixon. Hays recrute pour des postes « top », « middle » et « techniciens », « qui constituent la pyramide formée par le marché de l’emploi », poursuit le directeur général.

 

Les consultants œuvrant pour la première catégorie sont une dizaine en France, regroupés dans une structure indépendante juridiquement, Hays Executive. « Nous utilisons les méthodes de chasse de dirigeants, dont les salaires annuels ne descendent pas au-dessous de 120 000 euros ». Concernant la catégorie « middle », le positionnement de Hays correspond à celui de la plupart des cabinets de recrutement (35-75 KE de revenus). Les équipes travaillent en collaboration avec les recruteurs de « techniciens », catégorie comprenant des profils très variés (comptable, gestionnaire de recouvrement, assistant…). Ils pratiquent ici les méthodes des sociétés de travail temporaire. « Beaucoup d’emplois à pourvoir sur les postes les moins qualifiés concernent des périodes limitées – à l’exception de certains secteurs, comme le BTP et l’immobilier ».

 

Poursuivre l’expansion internationale
La spécialisation de Hays lui permet d’assurer un taux de réussite des missions très élevé. « Nous pouvons nous permettre une absence de facturation des clients lorsque ceux-ci décident finalement d’annuler un recrutement. Nous effectuons un travail de veille permanente, métier par métier. Aussi une annulation ou un changement de cap de la part de l’entreprise ne nous pénalise-t-elle ni financièrement, ni temporellement». Lorsque Hays s’est implanté en France, cette méthode a constitué une réelle valeur ajoutée, puisque aucun autre cabinet n’offrait une telle souplesse. Parti de 6 consultants, Hays France emploie aujourd’hui 220 spécialistes. Tous comme leurs confrères des autres pays, ils sont soit issus des secteurs qu’ils traitent (entre 3 et 5 ans d’expérience), soit des RH, ou il s’agit de jeunes diplômés. Présent dans 23 pays via 343 bureaux (dont 12 en France), le groupe entend poursuivre son développement international, entamé en 2000.

 

Seulement 5 % du chiffre d’affaires était alors réalisé en dehors du Royaume-Uni, contre 30 % actuellement. « Dans les années à venir, l’objectif minimum est d’atteindre les 50-50 %», projette Martin Dixon. En Angleterre, où Hays possède 230 bureaux, 80 % des recrutements s’effectuent grâce à un prestataire extérieur à l’entreprise. En France comme en Espagne ou au Portugal, le chiffre ne s’élève encore qu’à 30 % environ. Le rôle du réseau, du « bouche à oreille », demeure très important, « parce qu’il est tout aussi efficace ». Dans chaque pays implanté, « le même business model est appliqué : spécialisation par division (composée de micro-marchés), offre intérim et postes fixes ». Mais en matière de choix des secteurs d’activité, Hays se positionne en fonction du marché local. Pour cela, le groupe laisse entière autonomie à la direction du bureau en place, la mieux placée pour observer les tendances de l’emploi sur le territoire. En fonction des constats effectués, des bureaux supplémentaires sont créés, de nouveaux collaborateurs embauchés. « Hays ne souhaite en aucun cas avoir une présence symbolique dans un pays, mais y gagner une position de leader ».

 

(1) Le groupe Hays, dont les activités ne se limitent pas au recrutement, existe en réalité depuis le XVIIe siècle. Ce nom est donc une véritable référence à Londres.

Article précédentEuler Hermes, l’un des leaders mondiaux de l’assurance-crédit, part à la conquête de l’Amérique latine
Article suivantEntretien avec Jean-Baptiste Bois, fondateur d’Equatus, plate-forme indépendante de conseil en gestion du patrimoine