
Alors que 2025 se profile, le marché de l’emploi en France se trouve à un carrefour stratégique, avec des défis économiques et sociaux de plus en plus marqués. A l’aide de son expertise en recrutement, le cabinet Berthois Conseils livre son analyse du marché du travail en mettant en lumière les tendances clés, les risques et les opportunités. À l’aune de facteurs macro-économiques et sectoriels, cette analyse anticipe les enjeux qui façonneront l’emploi en France, offrant aux entreprises et aux candidats des clés pour naviguer dans cette nouvelle dynamique.
Source : par François-Charles Berthois (ndlr : photo), fondateur Berthois Conseils – le 27/12/24
L’année 2024 a vu une évolution contrastée du marché de l’emploi en France. Si le taux de chômage a atteint un niveau historiquement bas au début de l’année, à 7,1% au premier trimestre, une tendance à la hausse a été observée dans les derniers trimestres. Selon les données de l’INSEE, ce taux est monté à 7,4% au troisième trimestre, marquant une légère augmentation qui inquiète les observateurs. Certains secteurs ont particulièrement marqué le pas, comme l’immobilier qui a souffert de la politique monétaire, d’autres tels que la santé, la technologie et les énergies renouvelables ont continué de créer des emplois, soutenant une stabilité relative. En revanche, les jeunes et les travailleurs peu qualifiés ont souffert d’une précarisation accrue des contrats et d’un accès plus difficile à des postes durables.
Sur le plan macro-économique, la France, à l’instar de nombreux pays européens, fait face à un environnement incertain, en raison de la persistance de plusieurs facteurs de risque mondiaux, tels que les tensions géopolitiques, la hausse des coûts énergétiques, et l’inflation persistante. L’instabilité politique nationale a également contribué à faire chuter le moral des patrons et les intentions d’embauche de 8,5% par rapport à 2023. Enfin, la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne, visant à contenir l’inflation, a également pesé sur l’activité économique. Cette situation a entraîné une lente reprise dans certains secteurs de l’économie, notamment l’industrie, où les défis liés à l’approvisionnement en matières premières et à la numérisation des processus demeurent des obstacles majeurs. Les principaux indices boursiers français devraient ainsi clôturer autour de leur valeur de début d’année, en dépit d’un premier semestre en forte croissance.
La tendance haussière du chômage observée au second semestre 2024 devrait se poursuivre en 2025, avec un début d’année particulièrement marqué par l’annonce de 250 plans sociaux, selon la CGT. Cette dynamique inquiétante résulte en grande partie de l’instabilité politique et économique qui continue de peser sur le climat des affaires. Les tensions internes, à la fois politiques et sociales, nuisent à la confiance des entreprises, qui, dans ce contexte, privilégient la prudence. Nombre d’entre elles gèlent ou annulent leurs projets de recrutement à long terme, notamment en ce qui concerne les créations de postes. Les processus de remplacement sont désormais scrutés de près, avec une attention particulière portée à leur pertinence stratégique et à la possibilité d’automatiser certaines fonctions.
Dans ce climat d’incertitude, les candidats seront confrontés à une concurrence accrue sur le marché de l’emploi. Pour se distinguer, ils devront faire preuve d’une capacité accrue à convaincre, démontrant non seulement leurs compétences mais aussi leur aptitude à générer de la valeur ajoutée dans un environnement incertain. Cette situation, marquée par une réduction des opportunités, rééquilibrera la balance qui, depuis la fin de la crise du Covid, était favorable aux candidats. Les employeurs, en position de force, chercheront des profils capables de répondre aux défis d’un marché de plus en plus réglementé et compétitif ainsi qu’à des enjeux environnementaux et technologiques exacerbés.
Les métiers de la finance, déjà au cœur des orientations stratégiques des entreprises, connaîtront une exposition accrue en 2025. Alors que les directions financières voient leurs missions évoluer vers des responsabilités élargies, de nouveaux enjeux émergent. Outre la gestion traditionnelle des finances, les départements doivent désormais intégrer des dimensions telles que la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) avec les obligations de reporting extra-financier notamment, impliquant une gestion de la data disponible plus rigoureuse. Ce dernier aspect devient particulièrement crucial avec l’implémentation croissante des outils d’intelligence artificielle (IA), facilitant la collecte, l’analyse et l’exploitation des données pour une prise de décision plus éclairée et plus rapide. Cette évolution s’inscrit dans une volonté de répondre aux exigences des régulateurs, des investisseurs et des consommateurs, qui réclament davantage de transparence et de durabilité.
Sur le terrain de l’emploi, le collaborateur comptable en cabinet reste l’un des dix métiers les plus recherchés en France, cette tendance pousse le métier à se réinventer et à proposer des nouveaux modes de travail.
L’industrie financière, quant à elle, continuera à faire preuve de résilience. Sur la base des dernières tendances de 2024, les volumes d’opérations de fusions et acquisitions (M&A) se maintiendront, alimenté par un contexte de permacrise, impliquant une logique de concentration de secteurs d’activité en tension. Parallèlement, les entreprises continueront de faire face à une pression croissante en matière de gestion de la trésorerie, avec des levées de fonds toujours compliquées. La pression sur le cash s’accentuera, notamment au sein des PME, où l’optimisation des flux financiers devient primordiale pour garantir la pérennité des affaires et limiter les risques d’insolvabilité. Ainsi, les institutions financières devront garantir l’accès aux liquidités et les professionnels de la finance sont appelés à jouer leur rôle de garants de la santé financière, tout en étant acteurs de la transformation numérique et de la transition durable des entreprises.
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