Suite à un rapport publié en Juillet, l’assurance maladie prévoit d’économiser 1.94 milliards d’euros, soit 500 millions de plus que pour 2016. La plus grosse réduction des dépenses est celle prévue sur les médicaments à hauteur de 740 millions d’euros, avec un renforcement accru sur la promotion des génériques. La France est encore mal classée dans ce domaine avec seulement 15% des médicaments remboursés qui sont des génériques contre 33% pour le Royaume-Uni et 37% pour l’Allemagne.
Les ambulances sont souvent utilisées à tort pour des coûts trois fois plus élevés
Les transports sanitaires sont aussi visés par la sécurité sociale, d’autant que ces dépenses très coûteuses sont loin d’être tout le temps justifiées. Les ambulances sont excessivement utilisées pour le transport de patients, même pour ceux qui ne nécessiteraient pas d’être allongés et d’avoir une surveillance continue. Le problème est qu’un transport ambulancier coûte quasiment trois fois plus cher qu’un véhicule sanitaire léger. La sécurité sociale compte donc réduire les enveloppes budgétaires attribuées aux hôpitaux concernant les transports.
Autre manière de réduire les dépenses de santé : la chirurgie ambulatoire, qui consiste à sortir le jour même de son opération, sera prépondérante pour les opérations mineures. La France est aussi en retard sur ce point par rapport à ses voisins. La sécurité sociale souhaite inciter les hôpitaux à y avoir recours avec l’argument financier à la clé. Dès lors, si un hôpital garde un patient plusieurs nuits pour une opération qui aurait toléré une sortie dans la journée, l’établissement ne touchera pas plus d’argent de la sécurité sociale.
La Sécu va favoriser les retours à domicile des jeunes mamans dans les 72 heures
La sécurité sociale souhaite également réduire la durée des séjours en maternité en renforçant son dispositif PRADO, permettant un retour à domicile pour la maman dans les 72 heures qui suivent l’accouchement, en restant suivie par une sage-femme. Avec ce dispositif, la sécurité sociale pense atteindre 47.000 journées d’hospitalisations en moins pour 2018, soit une économie estimée à 24 millions d’euros.
Une expérimentation sera faite en 2018 avec la chirurgie au forfait. Ce mode de financement particulier s’appliquera dans un premier temps aux prothèses de hanches, une opération qui apporte souvent son lot de complications très couteuses. La chirurgie au forfait permettra à la sécurité sociale de payer un forfait global pour toute la prise en charge, allant de la consultation pré-opératoire à l’hospitalisation et en passant par le kinésithérapeute.
La sécurité sociale est prête à payer mieux l’opération et les soins initiaux afin d’encourager des pratiques plus qualitatives et éviter ainsi la ré-hospitalisation des patients. Avec ce forfait, si le patient retourne à l’hôpital la sécurité sociale ne le rémunèrera pas en plus. Ce système devrait être testé dans trois ou quatre régions de France.
Le ministère de la Santé devrait largement s’inspirer de ce rapport pour établir son projet de loi de financement de la sécurité sociale qui sera voté cet automne.