Michelin Brésil met le cap sur l’Amérique du Sud

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D.R.
Déjà leader sur les segments des pneus génie civil et poids lourds, Michelin développe ses capacités industrielles au Brésil afin de s’imposer sur le marché tourisme et capter une part importante de la croissance attendue dans la région.

Depuis Rio de Janeiro, au Brésil, où il a implanté son siège social pour la zone, Michelin pilote ses activités pour l’ensemble des pays d’Amérique du Sud bien sûr, mais aussi pour ceux d’Amérique centrale et des Caraïbes. Dans cette région, le groupe français dispose également d’agences commerciales en Argentine, au Chili, en Équateur, à Panama, au Pérou et au Venezuela, ainsi que deux usines au Brésil et deux autres en Colombie. En 2009, Michelin a réalisé en Amérique du Sud un chiffre d’affaires de 1,5 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) – à comparer aux 14,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires du groupe dans le monde –, le Brésil comptant pour près de 80 % de l’activité dans la région. « Le Brésil fait partie des trois pays prioritaires pour le groupe, indique Jean-Philippe Ollier, responsable des activités de Michelin pour la zone Amérique du Sud. L’économie y est en pleine croissance et son marché intérieur est le huitième au monde, tous produits confondus. En outre, notre marque y est reconnue pour la performance et le rapport qualité-prix de ses produits. Nos pneus présentent en effet le meilleur équilibre entre la sécurité, la longévité et les économies de carburant. »

 

Au total, Michelin emploie aujourd’hui quelque 5 000 personnes au Brésil. L’organisation de la filiale s’appuie sur trois unités business : les pneus tourisme, camionnette et deux-roues, les pneus poids lourds et les pneus génie civil. Présent commercialement au Brésil depuis 1927, Michelin a inauguré ses deux premières usines dans le pays en 1979 : l’une, spécialisée dans les fils et les câbles, à Itatiaia ; l’autre, dédiée aux pneus poids lourds, à Campo Grande – toutes deux étant situées dans l’État de Rio de Janeiro. L’installation d’Itatiaia a, par ailleurs, été complétée en 1999 par une unité de pneus tourisme et camionnette haut de gamme, destinés à l’exportation. Et celle de Campo Grande a pour sa part fait l’objet en 2008 d’une extension pour la production de pneus génie civil. Une présence industrielle qui permet à Michelin de se prévaloir d’une place de numéro 1 au Brésil sur le marché du pneu radial pour poids lourds et sur celui du pneu génie civil.

 

Le groupe français possède notamment une part de marché supérieure à 50 % sur le segment des pneus utilisés dans les mines en Amérique du Sud. Un marché en pleine croissance alors que la demande mondiale en matières premières augmente. « Le PIB devrait croître en moyenne de 5 % par an dans l’ensemble des pays d’Amérique du Sud au cours des cinq prochaines années, et le marché des pneumatiques de 5 à 7 % par an en moyenne, notamment en raison de la radialisation du marché poids lourds, qui va tirer la croissance de notre marché au-delà de la croissance moyenne, analyse Jean-Philippe Ollier. Pour le segment poids lourds, le Brésil est déjà le deuxième marché au monde pour Michelin. Et dans un futur proche, ce pays figurera parmi les plus importants fabricants mondiaux d’autobus et de camions – la capacité de production de ces véhicules devrait y augmenter d’environ 80 % d’ici à 2018 par rapport à 2008. C’est pourquoi nous souhaitons renforcer notre leadership sur ce segment. Mais notre plus grand défi pour les prochaines années concerne les marchés tourisme et camionnette, où nous avons l’ambition de doubler nos ventes d’ici à 2015 afin de consolider Michelin comme l’un des acteurs clés du marché sud-américain. »

 

À cette fin, le leader de pneumatiques doit doter son usine d’Itatiaia d’une nouvelle unité de production de pneus tourisme et camionnette, destinés au marché brésilien et, plus généralement, à ceux du Mercosur. Avec une attention particulière portée au segment Original Equipment – environ 20 % de la capacité de production de la nouvelle usine y seront consacrées. En ce qui concerne le réseau de distribution, le nombre de points de vente dans la région doit doubler dans les cinq prochaines années – et passer de 750 à 1 400. « En 2011, nous allons continuer à investir fortement au Brésil afin d’augmenter les capacités de production de nos sites industriels poids lourds – 100 millions de dollars, soit 76 millions d’euros, pour une hausse de 30 % de la capacité de production – et tourisme et camionnette – 400 millions de dollars, soit 305,5 millions d’euros, à Itatiaia, confie le responsable des activités pour la zone. Le premier pneu de cette extension sera produit en février 2012. Au total, Michelin aura investi 1 milliard de dollars, soit 760 millions d’euros, en Amérique du Sud entre 2006 et 2012. »

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