GDF Suez Qatar à l’heure de tous les défis

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Le Qatar est connu pour ses importantes réserves d’hydrocarbures. Il occupe la troisième place parmi les producteurs mondiaux de gaz naturel et est le premier exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL). Présent dans l’Émirat depuis plusieurs années, notamment à travers des projets de traitement des eaux et de production d’électricité, GDF Suez veut s’y assurer une solide présence. Ses activités se sont ainsi renforcées depuis deux ans. L’ouverture en 2008 d’un bureau de représentation a permis au groupe de se donner davantage de visibilité. « Il est essentiel d’être sur place, précise Florence Verzelen, directrice générale de GDF Suez Qatar Block IV et déléguée pays. Ici, tout se fait par contact. » La même année, le groupe signait avec Qatar Petroleum International un accord de partenariat qui prévoit le développement de la coopération entre les deux groupes à l’international, notamment dans les domaines de l’exploration-production, du gaz naturel liquéfié (GNL), du stockage, et dans l’aval gazier…

Plusieurs contrats de construction de sites ont suivi, dont la construction d’une centrale de production d’électricité et de dessalement d’eau de mer dans la ville industrielle de Ras Laffan, située au nord-est du Qatar. Avec une capacité électrique de 2 730 MW et de 286 000 m3 d’eau dessalée par jour, la centrale de Ras Laffan sera la plus grande centrale du Qatar et sera opérationnelle en avril prochain. Aujourd’hui, au Qatar, GDF Suez est actif dans tous ses secteurs d’activité. GDF Suez dispose d’une expérience de plus de quinze ans dans les pays du Golfe. Premier producteur privé d’électricité, le groupe y dispose d’une capacité de production d’électricité de près de 17 000 MW et d’une capacité de dessalement d’eau de mer de plus de 2,8 millions de m³ par jour. Ses actifs sont situés dans les Émirats arabes unis, le sultanat d’Oman, l’Arabie saoudite, Bahreïn et le Qatar. Une soixantaine de personnes travaillent au Qatar pour GDF Suez dont une vingtaine dans l’exploration-production et une quarantaine au sein des usines de traitement des eaux. Le groupe énergétique franco-belge est encore peu connu dans le pays.

Les Qataris ont du mal à percevoir les diverses activités du groupe et ne font pas toujours le lien entre électricité et gaz naturel. « Nous avons une image à construire, explique Florence Verzelen. Nous devons communiquer à travers différentes actions pour expliquer l’étendue des domaines couverts par GDF Suez. » Cette dernière travaille donc à construire des projets multisecteurs combinant par exemple R&D ou encore à mettre en place des opérations de sponsoring. « L’émirat apprécie le travail des Français, poursuit Florence Verzelen. Tout le challenge ici est de démontrer nos compétences. » Depuis les années 2000, le nombre d’entreprises françaises au Qatar a largement augmenté, même s’il s’agit souvent de grands groupes. Aussi, pour soutenir les PME, GDF Suez a choisi d’aider les entreprises spécialisées dans le domaine de l’énergie présentes au Qatar. Pour s’assurer une présence forte, le groupe multiplie les projets et mise notamment sur l’environnement.

GDF Suez est ainsi l’un des trois membres participant au comité technique de Qatar Sustainable Water and Energy Utilization Initiative, plan qui s’engage pour un « Qatar vert » d’ici 2023. GDF Suez veut jouer un rôle important dans le programme des villes nouvelles au Qatar.Celui-ci prévoit la construction de quatre agglomérations de 50 000 à 200 000 habitants. Un énorme chantier qui demandera des services énergétiques et plusieurs sites de traitement des eaux. GDF Suez compte apporter son savoir-faire concernant l’installation et l’intégration de ces services. L’annonce début décembre 2010 de l’organisation du Mondial 2022 au Qatar a lancé une nouvelle vague de projets colossaux de l’ordre de 140 milliards de dollars (108 milliards d’euros), auxquels GDF Suez pourrait contribuer. Des projets qui devront se concrétiser très rapidement, le pays ne disposant pour l’instant que de trois stades qui nécessitent, eux aussi, une rénovation. Neuf autres stades alimentés en énergie solaire sont également prévus.

Florence Verzelen en bref

À 32 ans, Florence Verzelen est directrice générale de GDF Suez Qatar Block IV. Nommée en juillet 2010, elle a été analyste financière à New York au sein de la Société générale Investment Banking. En 2005, elle entre à la DG de la concurrence de la Commission européenne. En 2007, elle est conseillère technique au cabinet du secrétaire d’État chargé des Affaires européennes. En septembre 2008, elle intègre GDF Suez et est nommée directrice de projet acquisition.

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