D’ici fin 2012, la première usine d’assemblage de véhicules électriques entrera en service à la Réunion. Une bonne nouvelle pour la petite île de l’océan Indien en proie à un chômage massif et qui mise sur les énergies renouvelables pour assurer ses besoins énergétiques. Cette démarche qui se base sur les principes du développement durable vise « non seulement à proposer des solutions écologiques et économiques aux entreprises et collectivités mais aussi à créer de l’activité économique à la Réunion », explique Sébastien Kulak, un Réunionnais d’origine installé en métropole. Accompagné par l’Agence de développement à la Réunion, il a pu associer ses efforts à ceux de l’entreprise Convergence qui travaille sur les économies d’énergie dans la construction de bâtiments.
Une démarche dans l’air du temps qui a tout pour séduire. Ces petites voitures ultra-légères sont destinées au transport collectif de personnes et au fret, dit « du dernier kilomètre. » Elles fonctionnent à l’électricité et se rechargent dans leur abri, le soir, grâce à l’énergie solaire emmagasinée pendant la journée, restituée la nuit quand elles ne sont pas utilisées. Un véhicule consomme 15 kWh pour parcourir environ 120 km, contre 45 kWh au minimum pour 150 km pour un véhicule classique. Et avec l’énergie utilisée pour recharger un véhicule classique, on recharge trois véhicules Helem. Par ailleurs, le mode de production mis en place est basé sur une approche globale de l’éco-conception. Le reconditionnement à mi-vie, la possibilité d’évolution des usages du véhicule et le recyclage en fin de vie ont été intégrés dès la conception du véhicule. Des micro-usines sont implantées à proximité des lieux de circulation des voitures pour permettre une production et une maintenance locale qui créent des emplois et favorisent les économies l’énergie.
En métropole, ces petites voitures ont déjà été vendues à des entreprises comme la Poste ou DHL et des AOT (autorité organisatrice de transport). Ce sont ces mêmes clients que vise Helem OI. « Notre idée est de faire un transfert de savoir. La Réunion va être une base arrière », poursuit Sébastien Kulak. Il souhaite aussi se développer dans l’océan Indien et travaille à la mise en place de cette démarche BtoB depuis deux ans. « Des projets sont validés ou en cours de validation », affirme-t-il. L’Île Maurice, les Seychelles ou encore Mayotte sont des cibles privilégiées pour sa société. Ainsi, « les îles des Mascareignes parient sur le développement du tourisme. Elles misent aussi sur leur image. » Et pour ces visiteurs haut de gamme venus de l’hémisphère Nord, rouler électrique est du plus bel effet. Même si le trajet en avion pour s’y rendre fait exploser leur bilan carbone avant même d’arriver.