Le groupe Tata Consultancy Services vise l’Europe et les pays émergents

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« Avec la crise du Subprime, le dollar a perdu 10,85 % par rapport à la roupie », constate Seturaman Mahalingam, directeur financier de TCS (Tata Consultancy Services), le leader indien du service informatique avec un chiffre d’affaires de 4,3 milliards de dollars, filiale du groupe Tata (3,2 % du PIB indien) qui a véritablement créé le secteur informatique indien en 1968. TCS se sent doublement : d’une part, TCS réalise la moitié des ventes sur le marché américain (50,9 %). Et d’autre part, les salaires indiens augmentent de 15 % à 20 % par an. Qui plus est, cette hausse porte sur 92,7 % des effectifs du groupe (108 000 salariés). Bien sûr, l’entreprise cherche à préserver des marges opérationnelles de 23 % à 24 % – trois à quatre fois celles des sociétés occidentales concurrentes – ainsi qu’un rythme de croissance de 40 % par an.

 

« Pour cela, nous cherchons à nous développer dans les secteurs financier et industriel en Europe continentale et dans les pays émergents, explique Subramaniam Ramadorai, le PDG de TCS. Quitte à acquérir des sociétés de technologie qui étendent notre portefeuille de compétences. » Comme ce fut le cas avec l’Australien FNS, éditeur d’une suite de logiciels bancaires et financiers. Fort de cette acquisition, TCS équipe aujourd’hui 70 % des banques indiennes et a pu décrocher à l’export le marché de la People’s Bank of China (350 millions de clients). « En 2003, nous avons créé une société commune avec le gouvernement chinois. Nous y avons une équipe de 1 500 personnes », poursuit S. Ramadorai. Au total, TCS compte 115 bureaux dans 41 pays et 89 « Delivery Centers » (Centres de production et de R&D) dans 18 pays. Dont deux en Chine, huit en Amérique latine, trois aux États-Unis et trois en Europe (Luxembourg, Budapest, Düsseldorf). Ce réseau permet à TCS de livrer à ses clients internationaux une qualité de services homogène partout dans le monde. Par exemple, pour gérer les infrastructures informatiques des 4 500 agences d’ABN Amro dans 53 pays.

 

Côté Europe continentale, après un premier bureau suisse en 1985, le rythme des implantations s’accélère en France, au Benelux et dans le nord de l’Europe durant les années 90 et 2000. Le groupe indien compte, parmi ses clients, Axa Financial Protection, Daimler-Chrysler, Deutsche Bank, Ericsson, GE, Ikea, ING, Nokia, Philips, Roche ou Swiss Re. Pour la Société générale, TCS a construit une plate-forme paneuropéenne de paiement. « À cela ajoutons un ‘‘Delivery Center’’ au Maroc (à Casashore) afin de servir les marchés français et espagnol », indique Girish Ramachandran, responsable Europe de TCS. Quant au portefeuille d’activités de TCS, il remonte la chaîne de valeur. Entre 2002 et 2008, le cœur de métier (développement et maintenance d’applications informatiques) est passé de 87,3 % à 49,2 %. Pour laisser la place surtout à la Business Intelligence (9,6 %) et à la gestion d’infrastructures (6,5 %) et au logiciel. Virage stratégique, S. Ramadorai vise les PME et TPE : « Nous allons développer une plate-forme en mode web qui va regrouper progiciel de gestion d’entreprise et téléphonie sur Internet. Pour un prix très bas. » De quoi orchestrer les échanges entre donneurs d’ordres et sous-traitants dans l’automobile, le textile et la distribution.

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