Démarche qualité, lean management ou installation du 6 sigma sont trois domaines où il ne suffit pas d’appliquer des recettes pour obtenir des résultats, bien au contraire. Pour produire pleinement leurs effets, ces trois révolutions organisationnelles exigent une pleine appropriation par les équipes concernées. Il va falloir les convaincre, leur apprendre et, surtout, leur donner envie d’utiliser ces nouvelles méthodes qui commencent par changer leurs habitudes. C’est avec cette conviction qu’Euro-Symbiose est né il y a 20 ans. À l’époque, responsables des ressources humaines et ingénieurs proposaient deux approches de la mise en place des cercles de qualité. « Pour réussir pleinement, il fallait mobiliser les deux compétences », se souvient Françoise Jasnault, P.-D.G. d’Euro-Symbiose, « et les intégrer à une démarche de politique générale ».
Bientôt rejointe par Éric Canu, directeur général adjoint en charge du développement, ils vont tous deux faire de la qualité un enjeu stratégique. Dès le début des années 1990, ils découvrent le système de production mis au point par Toyota, basé sur le zéro défaut et les flux tendus. Ils décident alors de suivre pendant deux ans les cours du pape japonais en la matière plutôt que d’accepter tout de suite des missions qui auraient pourtant pu être lucratives. Loin d’être un handicap, ce temps consacré à l’apprentissage permettra aux consultants d’Euro-Symbiose de proposer une vraie méthodologie reposant sur une intime compréhension des enjeux et des moyens à mettre en œuvre. Quand arrive une dizaine d’années plus tard la vague du 6 sigma – « une méthode d’analyse des variations réalisées afin de les réduire et stabiliser la performance au plus haut niveau », rappelle Éric Canu – ils reprendront cette démarche et iront apprendre à la source, outre-Atlantique.
Conséquence : Euro-Symbiose ne propose pas des missions à la dernière mode en matière d’organisation. « Quand nous avons commencé à faire du lean management, nos clients étaient très méfiants, et c’est un euphémisme. Nous avons attendu cinq ans avant que l’activité décolle, mais notre apprentissage nous avait convaincus de son intérêt primordial », confie Françoise Jasnault. Aujourd’hui, l’entreprise compte 15 consultants et réalise un chiffre d’affaires de 3,1 millions d’euros, avec des clients provenant de secteurs divers, de la PME à la firme mondiale. À côté des missions de consultants classiques, Euro-Symbiose propose toute une gamme de formation aussi bien à destination du management que des opérateurs : « Nous avons pour mission de trans-érer nos compétences en matière de know how », précise le directeur général adjoint. Pour cela, les équipes écrivent aussi des ouvrages de référence de plusieurs centaines de pages et des vade-mecum de poche déclinés en fonction du public.