« D’ici 2018, le marché de l’impression 3D devrait représenter 16,2 milliards de dollars », selon le cabinet d’études Canalys. Ces produits encore abscons pour la majorité auraient donc un avenir sérieux. Un peu étonnantes encore, ces nouvelles impressions se développent partout : les magasins affluent surtout en Allemagne, aux Etats-Unis et arrivent en France, des cafés imprimantes 3D fleurissent même en Argentine pour des utilisations de plus en plus différentes. Récemment par exemple, grâce à 1000 heures de travail un kayak de 9 kilos mesurant cinq mètres, composé de centaines de pièces de plastique ABS imprimées a été réalisé par un Américain. En même temps, l’Espagnol Foodini a fabriqué l’imprimante à pizzas 3D. La société française Sculpteo spécialisée en la matière, qui a gagné le Prix de meilleure innovation au CES de Las Vegas en 2013, reconnaît quant à elle doubler son chiffre d’affaires chaque année, depuis sa création en 2009. Elle a notamment proposé des drônes 3D (voir image) et vend sur la planète entière.
Créer un objet sur mesure à bas prix
« Nous créons toutes sortes d’objets uniques finalement, avec certaines contraintes de tailles, en résine, poudre de polyamide, cire perdue… Il peut s’agir de jeux d’échecs en plastique, de coques de téléphone pour la société Orange, mais également de prototypes divers, de copies de personnes humaines», rapporte Jean-François Kitter, le responsable de la communication de l’entreprise. L’avantage, c’est aussi de pouvoir produire à l’unité et bon marché.»
A Paris, ce secteur s’étale. Objectplot.fr, implantée en France depuis mai 2013, filiale française de l’entreprise allemande du même nom, spécialisée en impression 3D à usage professionnel enregistre également des résultats satisfaisants.
« On ne peut pas donner de fourchettes de prix. Un exemple ? Une figurine de 40 cm en impression poudre coûtera 1600 euros, tandis que le même produit d’une finition parfaitement lisse vaudra 3000€ », éclaire une responsable de l’établissement. Plastique, plâtre et poudre y sont utilisés pour combler les besoins d’architectes, chirurgiens, ingénieurs ou encore sculpteurs. Ailleurs, on trouvera même d’autres matériaux, et, comme l’industrie se banalise et la concurrence augmente, les prix, eux commencent à chuter.
Potentiel de customisation, une facilité de création
« Cela fait de cette technologie une option sérieuse pour les entreprises et les consommateurs au final. La demande continuera à croître, et s’explique par 3 facteurs principaux : le potentiel de customisation, la facilité de création et la qualité de objets fabriqués. Nous sommes arrivés à un point d’inflexion pour l’impression 3D. On est passé d’un nouveau moyen de fabrication qui fait le buzz à une technologie capable de réaliser de réels produits innovants, complexes et robustes », explique Tim Sheperd. « C’est un marché qui évolue rapidement, et qui ressemblera à quelque chose de très différent d’ici 5 ans »,