« Personne ne peut être étonné de ce chiffre, commente Jean-Luc Gaffard, directeur du Département de recherche sur l’Innovation et la Concurrence de l’OFCE, l’Office français des conjonctures économiques. Le déficit augmente un peu. Cela montre que la politique économique de François Hollande est inefficace. Il a tout basé sur la réduction des déficits, ça ne marche pas. Il faut relancer l’activité. »
Des revers programmés, des promesses non tenues
La conséquence directe pourrait bien être une popularité gouvernementale allant de Charybde en Scylla. Après la défaite attendue aux élections municipales, dimanche 30 mars au deuxième tour pour le Parti socialiste qui perd au total 155 villes, l’annonce par l’Insee d’un déficit publie de 4,3% tombe comme un couperet pour le groupe politique au pouvoir. Rappelons que le gouvernement promettait un déficit public de 4,1% en 2013. D’ailleurs, les prévisions respectives pour 2014 et 2015 de ramener ce chiffre à 3,6% puis 2,8% et n’en demeurent pas moins discréditée…
Mais au-delà de ces préoccupations d’estime, très secondaires, le vrai problème reste entier : comment réduire le déficit aujourd’hui ?
Un gouvernement qui s’affiche triomphant : un manque de réalisme ?
A en croire Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances et Bernard Cazeneuve, ministre du Budget, il n’y a pas d’alarme à tirer. Selon eux, « il est important de souligner la diminution régulière du déficit, qui démontre la gestion responsable des finances publiques par le Gouvernement. » Ils vont même plus loin : « l’éxecution des dépenses, conforme à la dernière prévision, prouve la capacité du gouvernement à tenir les objectifs de maîtrise de la dépense fixés par le Parlement, peut-on lire dans leur communiqué de presse. Tant la dépense de l’Etat que celle de l’assurance-maladie (ONDAM) ressortent à un niveau inférieur aux objectifs.» Finalement, c’est toujours la même histoire de voir le verre à moitié vide, ou à moitié plein.