Les États-Unis, le Japon et la France exhortent leurs entreprises à moins dépendre de la Chine pour fabriquer des smartphones, des médicaments et de nombreux autres produits.

Peu d’entreprises semblent vouloir quitter la main-d’œuvre qualifiée et les fournisseurs de matériaux non transformés de la Chine pour aller s’installer dans d’autres pays. Une trop grande dépendance à l’égard de la Chine expose les entreprises mondiales à des problèmes coûteux lors de grandes crises mondiales rappelle la France. La propagation du nouveau Coronavirus en est un exemple. Par ailleurs, les États-Unis et la Chine sont engagés dans une guerre commerciale depuis plusieurs années. Les deux pays ont augmenté les taxes sur les biens qu’ils échangent.

Les fabricants de médicaments sont l’un des groupes qui tente de réduire leur dépendance vis-à-vis des fournisseurs chinois. L’industrie pharmaceutique a établi des sources de matériaux non-transformés aux États-Unis et en Europe. Néanmoins, les industries des appareils médicaux, de l’électronique grand public et autres continuent de dépendre de la Chine.

Harley Seyedin, le Président de la Chambre de Commerce Américaine dans le sud de la Chine s’est montré dubitatif concernant une délocalisation de la production chinoise : «Je ne connais pas une seule entreprise qui va de l’avant avec un quelconque projet de déménagement.»

L’essor de la Chine en tant qu’usine à bas prix dans le monde a contribué à réduire les coûts pour les consommateurs et à augmenter les bénéfices de nombreuses entreprises. Mais elle a alimenté les tensions politiques en raison des pertes d’emplois dans les industries manufacturières américaine et européenne. Les gouvernements et les experts de l’industrie craignent que la dépendance à l’égard de la Chine ne constitue une menace pour les chaînes d’approvisionnement et les sécurités nationales.

Les usines chinoises fabriquent la plupart des smartphones et des produits électroniques grand public du monde. Elles produisent une part croissante d’équipements médicaux, de robots industriels et d’autres biens de haute technologie. Le pays est également un important fournisseur de vitamine C et d’ingrédients pour les antibiotiques et autres médicaments.

La Chine a passé 20 ans à construire des ports, des gares, des réseaux de communication et d’autres systèmes

«La Chine offre toujours une chaîne d’approvisionnement inégalée pour toute industrie», déclare Jit Lim, du service de conseil aux entreprises, Alvarez & Marsal. Philip Richardson qui fabrique des équipements de sonorisation à Panyu, près de Hong Kong, a déclaré qu’il «avait envisagé le Vietnam et d’autres pays.» Mais il a ajouté que «même si les salaires des travailleurs sont inférieurs de 40 %, les maigres économies réalisées seront utilisées pour compenser la perte de son réseau de fournisseurs chinois beaucoup plus habitué à travailler sur les équipements nécessaires». Celui-ci, présent en Chine depuis 22 ans a finalement conclu : «Nous avons réfléchi à la question et cela n’a aucun sens pour nous».

Les pays cherchent de nouvelles chaînes d’approvisionnement

Au Japon, le gouvernement considère la Chine comme un concurrent direct. Le Japon a mis 2 milliards de dollars de dotation aux entreprises qui délocalisent leur production dans le pays dans le cadre d’un programme d’aide à la lutte contre le virus annoncé en avril. Le Japon a également offert 220 millions de dollars aux entreprises japonaises en Chine si elles s’installent dans d’autres pays.

Le différend commercial entre les États-Unis et la Chine a suscité des inquiétudes quant à la position de leader de la Chine en tant que fournisseur de principes pharmaceutiques actifs, ou API. Il s’agit de substances utilisées pour la fabrication de médicaments et de vitamines. Certains experts américains avertissent que la Chine pourrait refuser de fournir des API.

En mai, le gouvernement américain a accordé un contrat de 812 millions de dollars sur 10 ans à la société Phlow Corp. Cette société basée en Virginie s’efforce de se protéger contre les pénuries de médicaments en produisant les ingrédients nécessaires. Le fabricant de médicaments Sanofi est également en train de créer un fournisseur d’API pour réduire sa dépendance à l’égard de la Chine. Sanofi a déclaré que la société sera le deuxième plus grand producteur mondial, avec des ventes annuelles de plus d’un milliard de dollars d’ici 2022.

Une relation inextricable avec la Chine ?

L’Inde et l’Indonésie ont également annoncé leur intention d’augmenter leur propre production d’ingrédients non transformés pour les médicaments. Mais Sakshi Sikka, de la société d’études de marché Fitch Solutions, a indiqué «que ces changements sont motivés par des raisons politiques et qu’ils augmenteront les coûts. La position de la Chine en tant que fournisseur principal, ne changera probablement pas de sitôt».

Les entreprises essaient également de plus en plus de vendre aux 1,3 milliard de consommateurs chinois alors que la croissance des dépenses dans les pays occidentaux est faible. Les fabricants de voitures et de biens de grande valeur dépensent des milliards de dollars pour développer la production chinoise. Par exemple, le constructeur automobile allemand Volkswagen a déclaré en mai qu’il dépenserait 2,2 milliards de dollars pour acheter le contrôle des producteurs chinois de véhicules électriques et de pièces détachées. Au lieu de fabriquer pour l’exportation à partir de la Chine, certaines entreprises prévoient ainsi de vendre à l’intérieur du pays.

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