Les différences culturelles subsistent en Europe

1640

Dossier_Europe_avril09

Rien de plus semblable à un Français qu’un Anglais, un Allemand ou un Italien lorsqu’ils sont à New York ou à Pékin. Hors de leur continent d’origine, les Européens se trouvent bien des points communs. Mais sitôt revenus dans leurs frontières traditionnelles, ils retrouvent leurs vieux réflexes et leurs différences culturelles. La création de l’Union européenne, de l’euro et le développement des échanges entre pays membres ont certes eu tendance à les faire oublier. Il est question de l’Europe dans les journaux de tous les pays membres de l’Union. Un Européen peut téléphoner sans décalage horaire à la plupart de ses voisins. Et s’il voyage, il peut croiser de nombreux autres Européens dans l’avion ou dans le train. « Résultat : un Français, un Anglais ou un Allemand s’attend à ce qu’un Japonais ou un Chinois ne fonctionne pas comme lui, observe Marie Meriaud-Brischoux, directrice générale de l’Institut de management et de communication interculturels, créé l’année où a été signé le Traité de Rome en 1957, instituant la Communauté européenne. Il s’y prépare même. Il croit en revanche connaître les ressortissants du pays voisin. À tort. » Car les différences culturelles subsistent.

 

« Même si des questions de gouvernance sont venues compliquer la donne, EADS a payé cher de les avoir sous-estimées », juge Marie Meriaud-Brischoux. Elles peuvent de fait affecter des éléments aussi importants que les processus de décision. « Alors que les Allemands jugent normal que tout le monde soit tenu informé et puisse donner son avis sur une décision à prendre, les Français considèrent cette approche comme une perte de temps », souligne la directrice. Elles peuvent aussi avoir un impact sur des éléments plus anodins, mais non moins ennuyeux au quotidien. « Prenez un Français qui envoie un e-mail en anglais à ses collègues britanniques et allemands pour les prévenir qu’une réunion téléphonique aura lieu le jeudi suivant à 18 h 30, propose Marie Meriaud-Brischoux. Typiquement, le jour dit, les Anglais seront présents à l’heure convenue. Les Français seront un peu en retard. Et les Allemands seront absents car faute d’un ordre du jour et de précisions concernant leur intervention, ils auront pris cette convocation pour une simple information et ne se seront pas sentis concernés. » C’est dire si même au sein de l’Europe, les entreprises ont intérêt à ne pas négliger les différences culturelles.

Article précédentLa clé du succès en Russie réside dans la socialisation
Article suivantLe management interculturel, nouveau défi de la mondialisation