Le spectre de la récession s’éloigne aux Etats-Unis, pas en Europe

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D.R.
La consommation soutient l’économie américaine tandis que l’Europe est en quasi-stagnation.

Après un troisième trimestre catastrophique, marqué par une chute inédite depuis 2002 des principales bourses mondiales, les investisseurs semblent avoir retrouvé des raisons d’espérer. Cet été, les marchés ont été effrayés par la combinaison de révisions à la baisse des statistiques américaines du deuxième trimestre (montrant que les États-Unis avaient subi durant la crise une perte de production bien supérieure à ce qui avait été estimé) et de déclarations de nombreux économistes (tels que Nouriel Roubini, connu pour avoir prédit la crise de 2008) prédisant un retour en récession des États-Unis. Désormais, le tableau est moins noir. Les marchés ont d’ailleurs échappé à la malédiction d’octobre, mois réputé maudit pour les Bourses après les krachs de 1929, 1987, 1989 et 2008. La Bourse de Paris a gagné plus de 12% en un mois et Wall Street : +11%. Les deux hypothèses qui pesèrent sur les marchés sont en grande partie levées. Les membres de l’Union européenne ont adopté un accord, qui prévoit notamment une réduction de la dette de la Grèce et le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour éviter la contagion à d’autres pays. De même, les statistiques américaines ont clairement écarté la probabilité d’un « double dip » (un retour à la récession) suggérée en août.

 

Pour les gérants de JPMorgan AM, le thème à explorer est bien celui d’une accélération de l’activité aux États-Unis au quatrième trimestre. Pour ces derniers, « si une récession reste le risque principal, il y des raisons de croire à une reprise de la croissance. » Ainsi, la situation sur le front de l’emploi s’est amélioré comme l’atteste l’annonce des créations d’emplois en septembre, en hausse de 103 000, et une révision à la hausse des chiffres du mois précédent. De plus, les ventes au détail ont progressé de 1,1% en septembre, la plus forte hausse depuis sept mois. L’enjeu est d’importance. La consommation aux Etats-Unis génère près des trois-quarts de la croissance du pays. Les premiers résultats d’entreprises au troisième trimestre confortent cet optimisme. Soutenus par la reprise de la consommation aux Etats-Unis, le groupe agroalimentaire Pepsico, le leader mondial de la distribution Wal-Mart ou Google ont fait part de résultats meilleurs qu’attendus: le géant Internet a publié un bénéfice net de 2,73 milliards de dollars (1,63 milliard d’euros) au troisième trimestre, en hausse de 26% sur un an. En Europe, la situation économique demeure préoccupante. Contrairement aux attentes, la Banque centrale européenne a maintenu son taux directeur à 1,50% en octobre. Tout en reconnaissant l’existence de risques baissiers sur la croissance, la BCE s’est surtout montrée sensible aux évolutions de l’inflation, rappelant qu’elle devait être supérieure à 2% jusqu’à la fin de l’année, avant de diminuer ensuite. Mais les risques de récession augmentant, les économistes anticipent désormais une baisse de 50 points de base du taux directeur en décembre, quand la BCE mettra à jour ses prévisions économiques.

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