Le Nomadisme comme fondement du développement international

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Dans le domaine du développement international plus que dans d’autres, le succès n’est jamais garanti. Même les plus aguerries des entreprises subissent parfois des revers ­significatifs. Mieux vaut donc préparer le mieux possible ses opérations internationales. D’un point de vue opérationnel évidemment. Mais pas seulement.« Trois fois sur quatre, les échecs résultent d’abord d’une sous-estimation de l’impact que peuvent avoir les dimensions socio­logique et psychologique sur la mise en exécution d’un business plan plutôt que de faits plus rationnels. Au contraire d’autres pays qui, depuis une dizaine d’années, se sont largement appropriés ces sciences, la France fait montre d’un retard évident sur cet aspect du business international », annonce Christel Paris-Bicking, fondatrice et gérante de Crossroads Intercultural.

 

Cette toute jeune société de conseil, de formation et de coaching interculturel basée à Lyon a, pour remédier à cela, développé une approche innovante et extrêmement rigoureuse. Son but est d’aider les entreprises exportatrices et les collectivités locales soucieuses de développer sur leurs territoires des implantations d’origine étrangère à mieux manager des projets internationaux. C’est un moyen pour elles de mieux ­évaluer les efforts de développement, de valoriser leurs budgets de prospection ou d’augmenter leurs chances de faire ­aboutir des négociations.« Mais attention, comprendre comment les autres fonctionnent nécessite des efforts qui vont bien au-delà de la simple assimilation de quelques comparatifs comportementaux. Il faut d’abord avancer dans la connaissance de soi et la capacité à rester à l’aise dans l’inconnu, ce qui est rarement acquis à la naissance », prévient Christel Paris-Bicking.

 

Chez Crossroads Intercultural, tout commence donc par des fondamentaux en neuropsychologie pour que, test à l’appui, chacun puisse se rendre compte de la façon dont les autres le perçoivent. Viennent ensuite les fondamentaux en communication et gestion d’équipes multiculturelles où l’on apprend, entre autres, dans un module « projet sous stress à l’extérieur », que respect et humilité sont des qualités qui peuvent grandement faciliter les relations humaines hors du monde occidental. « Nous cherchons à faire en sorte que les chefs d’entreprises et leurs équipes renforcent leur capacité de résistance face au stress et en milieu hostile », assure cette fine connaisseuse des cultures nomades. Ce n’est qu’après cette entrée en matière que les équipes de Crossroads Intercultural abordent les caractéristiques de la culture mana­gériale d’un pays : rapport au temps, mode de décision, motivation du ­person­nel, respect des engagements…

 

« Une fois décodées et modélisées, ces informations permettent d’anticiper bien des problèmes qui peuvent survenir plusieurs années après une opération internationale », assure la dirigeante. Enfin, une journée de travail supplémentaire en atelier permet à cha­cun­ de reprendre, à la lueur des ­ensei­gnements suivis, l’essentiel de son ­projet, y compris son business plan et son plan de développement commercial.Crossroads Intercultural, qui cultive l’esprit nomade, s’appuie sur une équipe d’une trentaine de consultants biculturels tous rompus au management opérationnel. « Nous avons en commun d’avoir un vécu opérationnel et d’avoir acquis et développé une double culture identitaire à même de nous permettre de comprendre l’effort que réclame l’intégration de nouveaux réflexes comportementaux », ­précise Christel Paris-Bicking.

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