Le Brésil consolide ses marchés africains, selon l’IRIS

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Kourliandsky

L’actuelle sixième puissance économique mondiale a changé d’ère en 2003, avec l’arrivée de Lula au pouvoir. Dans les faits qui démontrent l’ouverture vers l’Afrique, entre autre, les entreprises comme Odebrechet, Petrobras ou Vale ont commencé à y travailler. La stratégie sous-jacente reste de ne pas se limiter aux seuls marchés européen, américain et chinois pour limiter les dépendances.
Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques, chargé de l’Amérique latine et de l’Espagne spécialiste nous livre ses observations.

 

Sur quelques sites web marocains peu connus voire hasardeux, comme menara.ma, on parle d’une Chambre de Commerce d’industrie, d’agriculture et de tourisme Bresil-Maroc qui se serait implantée à Rio de Janeiro il y a une semaine. En avez-vous entendu parler ?
Non. Mais il est néanmoins vrai que les relations entre les pays sont prometteuses. Une nouvelle ligne directe Sao Paulo-Rabat, la capitale économique du Maroc a été ouverte depuis décembre. Avant, il fallait passer par Paris ou Lisbonne.
Pourquoi est-ce que 2003 est une date cruciale dans l’ouverture du Brésil aux marchés africains ?
L’élection de Lula Da Silva a marqué un changement de majorité. Avec lui ont démarré les relations avec les pays arabes et africains. Le président est allé plus d’une dizaine de fois en Afrique, y a visité plus de vingt pays. On se souvient notamment de 2005 et 2006, années durant lesquels se sont tenus plusieurs sommets entre pays africains et pays d’Amérique du Sud. Avant, il n’y en avait pas 
eu un seul. En 2006, Lula est allé au Nigeria où il a décrété que ce pays contenait le plus de noirs africains tandis que le Brésil était le deuxième pays le plus peuplé. 
Il y a construit un partenariat financier et pétrolier avec cet Etat leader qui a besoin d’infrastructure pour son exploiter son or noir. Le Brésil doit avoir les compétences pour rentrer dans ce marché. 
L’actuelle présidente Dilma Roussef poursuit-elle les travaux de son prédécesseur vers le « continent noir » comme certains le surnomment ?
Tout à fait. En 2013 notamment, Dilma Roussef qui appartient au même parti que Lula, le Parti des Travailleurs (PT) a été la seule présidente latino-américaine présente lors du 50e pays africains envers le Bresil. Maintenant, les entreprises brésiliennes travaillent 
en Afrique. Odebrecht, une société de travaux publics répond à des appels d’offres en Afrique. Vale, deuxième entreprise minière au niveau mondial en terme de  anniversaire de l’Union africaine. Elle a annulé la dette des chiffres d’affaires y est également. 
Ce nouveau marché permet de ne pas tout miser sur l’Europe, les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Il élargit le champ de la concurrence. Aujourd’hui, l’Afrique représente 5 à 6 % des échanges avec le Brésil. Une quinzaine d’ambassades brésiliennes sont installées là-bas… Il n’y a pas réellement de ciblages, on peut même trouver des véhicules Marco Polo sur le continent noir maintenant. Les échanges se font principalement en dollars américains. 
Et dans le sens inverse, l’Afrique vend elle au Brésil ?
Honnêtement, pas tellement. Pas vraiment. Déjà, il n’y a pas une grande immigration africaine aujourd’hui vers le Brésil, peut-être parce que les derniers Africains envoyés sur le continent américain ont été des esclaves. Mais dans ces échanges commerciaux qui apparaissent, on peut quand même notifier que l’Afrique est en position de force. Les Etats-Unis, l’Union européenne et d’autres pays font également des offres, et l’Afrique a le pouvoir de choisir le meilleur offrant, à moindre prix…
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