Gestion électronique: zoom sur la société Syged

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Alain Laversanne, 64 ans, a notamment travaillé dans la banque Société de Banque et de Crédit (SBC banque d’Affaires), dans le groupe Doumeng (agroalimentaire), à l’Institut technique de l’élevage bovin (ITEB), chez Tilt (fabricant de vêtements de sport) et dans des SSII qui lui ont apporté la connaissance métier de différents clients. Il est directeur commercial de Syged depuis juin 2006.

Michel Vulin, 57 ans, a notamment travaillé pour la division informatique d’Olivetti et Europe Médical avant de fonder Syged, en 1999, pour laquelle il est aujourd’hui conseiller indépendant.

 

Commerce International: Dans quelles circonstances a été fondée la société Syged ?

 

Michel Vulin: « Après avoir créé pour la division Olivetti informatique une concession dans l’Ain, que j’ai dirigée pendant dix ans, j’ai commencé à faire de l’informatique de gestion pour mon propre compte à partir de 1991. Au total, j’ai dû équiper entre 250 et 300 PME en système d’informations (dont la marque de lunettes Bollée). Huit ans plus tard, j’ai fondé la société Syged, entreprise spécialisée alors uniquement dans la gestion électronique de documents. J’ai revendu Syged à deux de mes salariés en 2004 et, lorsqu’Alain Laversanne est arrivé en 2006, je l’ai aidé à accélérer son développement en tant que conseiller indépendant en expertise informatique. »

 

Comment le marché de la gestion électronique de documents a-t-il évolué ces vingt dernières années ?

 

M.V.: « Avant 1999, nous traitions beaucoup d’informations structurées, c’est-à-dire que nous faisions principalement de la création de fichiers primaires (exemple: des fichiers clients). À cette époque, plus de 80% des entreprises françaises étaient équipées de systèmes primaires. Puis je me suis rendu compte, en 1999, qu’il existait au sein des entreprises une grande masse de documents non organisés: fax, lettres, factures, contrats, colis, étiquettes, bons de livraison… Pourtant, le savoir-faire d’une entreprise est plus dans son information non structurée que dans son information structurée ! »

 

Est-ce à cette époque que vous avez lancé le logiciel Sysdoc ?

 

M.V.: « J’ai effectivement créé, à la fin des années 1990, le logiciel Sysdoc pour le classement d’informations non structurées. Sysdoc permet, entre autres, de numériser des documents papier (souvent au format PDF) au moyen d’un scanner. Grâce à un plan de classement, nous avons pu intégrer à la gestion électronique de documents de Sysdoc des documents bureautiques (Word, Excel, PowerPoint…), des emails… Cela permettait d’avoir une interface unique pour les informations structurées et les informations non structurées. Nos clients principaux étaient des PME, des notaires, des professions médicales… Nous avons développé Sysdoc pendant cinq ans via un partenariat informel avec le groupe NRG. Lorsque j’ai revendu Syged en 2004, nous avions déjà équipé plus d’une quarantaine d’entreprises. »

 

Comment en êtes-vous arrivé à rejoindre Syged en Juin 2006 ?

 

Alain Laversanne: « À l’époque, j’utilisais le logiciel de la société québécoise Procol, qui nous a permis de développer beaucoup d’applications pour les clients et de ne pas avoir à faire de code. Procol a ensuite développé Logimage, un logiciel de gestion électronique de documents que j’ai vendu aussi en France. Lors de ma rencontre avec Michel Vulin, j’avais une dizaine d’années d’expérience dans la gestion électronique des documents (GED) ce qui nous a rapprochés naturellement. Nous avons décidé que je m’occuperai du développement commercial au travers de mes clients et surtout de réécrire Sysdoc dans un langage compilable qui nous permette de le verrouiller et, surtout, qui serait plus facile à mettre en place chez les clients. C’est de la pure gestion électronique de documents. »

 

Comment Syged a-t-elle évolué ensuite ?

 

A.L.: « En 2007, nous avons développé la nouvelle version de GED SYSDOC V8 et des utilitaires pour la gestion et la manipulation des fichiers. Nous avons aussi mis en place des programmes sur mesure de traitement de fichiers destinés à intégrer les fichiers dans la GED pour des clients. Toujours la même année, nous avons créé un département numérisation à façon sur site et dans nos locaux. En 2008, nous avons acheté des “leads” (plus de 200 prospects qualifiés) et nous nous sommes aperçus que trois clients sur quatre exprimaient le besoin d’avoir une gestion électronique de documents avec “workflow”, c’est-à-dire de la gestion de processus (workflow de publication) suivie de Process (workflow de process, plus complexe). Cela sert notamment à mettre en place un traitement sur une non-conformité au sein d’une entreprise. Dans ce cadre, nous avons utilisé un produit baptisé Logipac (PROCOL). Nous avons ensuite développé un nouveau logiciel GCE (gestion de courant entrant) spécifique à besoin client, mais il s’avérait que les besoins de gestion de process (workflow) étaient multiples selon les clients: nous devions adapter notre produit aux différents besoins clients, ce qui nous a amené à chercher des solutions existantes de grands éditeurs pour pouvoir répondre à la demande de nos clients. Pour résumer, nous sommes passés du métier d’éditeur de logiciels à celui d’intégrateur de logiciels. »

 

Quels sont vos partenariats ?

 

A.L.: « Depuis le mois d’avril 2011, nous sommes distributeur de ELO Digital Office GmbH, un éditeur allemand qui a une gamme complète de solutions de GED (ELO Office-ELO Pro et ELO Enterprise) avec gestion de process (workflow)… Outre ELO Digital GmbH, nous avons historiquement de nombreux partenariats, avec IBM, Microsoft, Symantec, Audiré Caraïbes, Audiré Ouest… et des nouveaux, dont plus particulièrement Document Média Système (DMS), une société de services informatiques spécialiste des enjeux liés au traitement du document. Depuis 2007, DMS a constitué une équipe dédiée à l’activité GED, forte de 10 personnes expérimentées qui interviennent à chaque étape des projets de GED et de modélisation de processus (workflow): audit, recommandations, accompagnement à la mise en place de la solution, formation, support. Distributeur historique de la solution ELO en France, DMS compte près de 200 clients équipés de la solution dans tous les secteurs d’activités: grande distribution, banques et assurances, mairies, industries, fonction publique, médical, juridique, expert… Nous soutenons activement le projet de raccordement de la fibre optique du syndicat d’énergie de l’Ain www.reso-liain.fr. »

 

Quels sont vos prochains projets de développement ?

 

A.L.: « Nous sommes des professionnels du traitement des documents, nous aimerions grandir tout en continuant de nous adresser aux mêmes types de clientèle: PME-PMI, TPE, notaires, agents d’assurance, experts comptables, préfectures, entreprises du secteur du bâtiment et aussi des grands comptes avec notre partenaire DMS. Nous avons déjà des partenaires Syged à Lille, Bordeaux et Perpignan, Lyon, et nos principales zones de vente naturelles sont les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Rhône-Alpes Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. Nous voulons poursuivre notre maillage du territoire national avec DMS, renforcer notre activité dans les DOM-TOM (Guadeloupe et Martinique d’abord). À l’étranger, nous avons des contacts au Maroc (notamment dans le monde du notariat, car les législations françaises et marocaines dans ce secteur sont très proches) et avec Sud de France, une entité de la Chambre de commerce et d’industrie Languedoc-Roussillon. Nous axerons notre croissance future sur les mêmes points forts qu’aujourd’hui: une énorme expérience de la gestion des PME et des collectivités locales et une proximité avec des clients qui, pour certains, nous sont fidèles depuis plus de 30 ans. Nous avons une assurance spécialisée Informatique chez Hiscox qui permet de couvrir la responsabilité civile. »

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