
Si on parle actuellement d’élection tout le monde pense à la prochaine présidentielle, pourtant c’est dès cette fin octobre que les CCI vont devoir voter pour leurs représentants pour les cinq années à venir. Dans un contexte de réduction des budgets alloués aux Chambres, celle-ci vont devoir optimiser au mieux leurs actions durant les années à venir. Focus sur quatre Chambres aux situations diverses.
1 – À la tête de la CCI de l’Ariège depuis 34 ans, Jean-Louis Maurat va bientôt tirer sa révérence, Josiane Gouze-Fauré sa Vice-Présidente et seule candidate en lice va ainsi lui succéder à la suite des élections. La candidate est très fière d’avoir dans ses soutiens un très grand nombre de dirigeants d’entreprises de la région sur sa liste «L’entreprise d’abord» et espère être plébiscitée par les votants qui devront pour la première fois désigner directement en ligne leur candidat.
«On est très fier d’accompagner une femme. Elle a travaillé notamment dans le domaine agricole en favorisant les produits de proximité, les circuits courts avec un engagement sociétal fort au profit du territoire. C’est une femme de caractère qui a toujours su affirmer ses valeurs et les défendre» déclare Éric Rumeau, à la tête de Mapaero-AkzoNobel.
Avec une équipe de dirigeants de l’Industrie, du Commerce et des Services, la candidate veut faire honneur à son prédécesseur : «Paul-Louis Maurat m’a mis le pied à l’étrier et je mesure la difficulté de lui succéder. Mais je m’inscris dans la continuité de ce qu’il a entrepris».
2 – La CCI Bayonne-Pays basque a elle aussi une seule liste déposée, celle du président sortant André Garreta qui se représente pour un nouveau mandat, le Directeur Général de la CCI Frank Lavieille espère une forte mobilisation afin d’apporter une légitimité importante à cette nouvelle élection.
«Les gens qui ne veulent pas de la liste déposée peuvent voter blanc, le plus important c’est qu’ils votent. Nous avons deux CCI dans le département. C’est une chance de renforcer cette vraie proximité de terrain avec nos acteurs économiques, dans une zone transfrontalière. Nous avons une CCI très dynamique, il faut que ça se voit dans la participation aux élections» insiste Frank Lavieille.
3 – La CCI du Cantal va elle voir de nouvelles équipes prendre son contrôle. Répondant à l’appel de la CPME et du Medef c’est Laurent Ladoux à la tête de la société de transport Ladoux Olano qui se présente sur l’unique liste déposée à ce jour.
Olivier Theil, co-président de la CPME déclare «Tout le monde doit tirer dans le même sens. Nous n’avons pas le luxe de privilégier les intérêts personnels et il est essentiel que toutes les collectivités soient présentes pour nous accompagner». Gilles Fabre à la tête du Medef Cantal indique que «Laurent Ladoux est la meilleure personne pour porter notre message».
Laurent Ladoux souhaite renforcer la coopération des acteurs économiques de la région, developper la formation professionnelle et faire de la cybersécurité un axe majeur d’amélioration au cours de sa prochaine mandature.
4 – La CCI du Lot a elle aussi une seule liste menée par Jean Hugon qui avait pris la présidence par intérim après la démission de Thomas Chardard au printemps 2020. Le candidat espère une mobilisation massive. Il craint un manque de légitimité pour diriger la Chambre s’il y avait une trop grande abstention.
«Depuis plusieurs années, nous perdons des marges de manœuvre à cause de réductions budgétaires imposées par l’Etat» insiste le candidat. «Avant, 70% de notre budget venait de la TFC (taxe sur les friches commerciales), désormais ce n’est plus que 40%. Pour s’adapter, la CCI a réduit ses effectifs et désormais elle demande une participation pour profiter de ses prestations», insiste le trésorier Chrsitophe Sellen.
«Il est important que le taux de participation soit élevé, pour être crédible lors de nos échanges avec les représentants de l’Etat. Le risque est de perdre encore un peu plus de moyens et d’influence au profit de l’entité régionale. Mais la situation du petit commerce ici, n’est pas le même qu’à Toulouse», explique Laurence Vitrat, coprésidente de l’Office du Commerce et de l’Artisanat de Cahors.
«Les CCI territoriales, comme la nôtre, ont montré leur utilité pendant la crise du Covid. Nous avons été là pour renseigner les chefs d’entreprise sur les différents dispositifs d’aide mis en place par l’Etat, la Région ou encore les Communautés de communes. Notre rôle était aussi de faire remonter auprès des élus les manques que nous avions remarqués sur le terrain» conclut Jean Hugon.