Climat: accord a minima à Durban

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Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à Durban (D.R.)
Le protocole de Kyoto est prolongé, mais la planète n’est pas sauvée du réchauffement climatique.

Durban aurait pu ne déboucher sur aucun accord. Et le protocole de Kyoto, conclu pour réduire l’émission des gaz à effet de serre et dont la première phase de conformité s’achève fin 2012, aurait pu ne pas être prolongé. Ce ne fut pas le cas. Pour autant, cette conférence sur la lutte contre le changement climatique organisé par l’ONU s’est conclue avec des ambitions modestes. Certes, après quatre jours de travaux, les 195 pays représentés dans la capitale sud-africaine sont parvenus à s’entendre sur un texte dans lequel, pour la première fois, ils se déclarent prêts à agir pour empêcher la montée du mercure. Mais la feuille de route établie pour 2020 reste difficile à apprécier.

 

Tous les pays, dont la Chine, l’Inde et les États-Unis – les principales puissances émettrices de gaz à effet de serre (près de la moitié du CO2 envoyé chaque année dans l’atmosphère) – se sont engagées à chercher un accord de réduction en 2015. Pour les observateurs, cette initiative constitue une avancée dans la mesure où les économies émergentes devraient enfin s’entendre avec le reste du monde sur des objectifs de diminution de leur gaz à effet de serre (GES). Ainsi, les 37 pays les plus industrialisés signataires du protocole de Kyoto de 1997 (hors les États-Unis, qui ne l’avaient pas ratifié) ne seront plus les seuls à fournir des efforts et à en être responsables devant la communauté internationale.

 

Pour emporter ce résultat, l’Union européenne a accepté de prendre de nouveaux engagements au-delà de ceux qui s’achèvent en 2012 (baisse de 8% en moyenne des GES entre 2008 et 2012 par rapport à 1990). Mais les pays de l’UE ne représentent que 15% du total des émissions produites annuellement dans le monde. Par ailleurs, le futur traité global de réduction doit entrer en vigueur « à partir de 2020. » Une formulation qui exclut de fait toute date ferme. Surtout, les pays européens ont dû accepter l’introduction dans le projet de feuille de route d’une terminologie vague pour qualifier le traité global. D’ici 2020, les États se sont engagés à parvenir à « un protocole, un autre instrument légal ou une solution légale ayant une force légale. » L’accord de Durban ne s’accompagne pas d’une hausse de l’objectif des pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

 

Selon certains experts, les promesses affichées ne permettront pas de contenir le réchauffement de la planète sous le seuil de deux degrés Celsius d’ici à 2100. Or, les climatologues estiment que ce niveau est déjà largement sous-évalué. Les scénarios actuels prédisent un réchauffement dans une fourchette de 3,5 à 6 degrés. Enfin, les 195 nations représentées à Durban ont entériné le mécanisme du Fonds vert. Initié l’an dernier à la conférence de Cancun, cet instrument est destiné à aider financièrement les pays en développement à faire face aux conséquences du changement climatique. Il doit être alimenté de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. Mais les modalités de ce financement restent floues. À Durban s’est levée l’aube d’une discipline collective sur le climat, mais la planète n’a pas été sauvée.

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