Liliana Bakayoko (ndlr : photo) est une experte mondialement reconnue en droit des affaires et en droit des nouvelles technologies. Honorée par plusieurs distinctions internationales (dont celles de Meilleur avocat de droit des affaires internationales de l’Année) «pour son leadership exceptionnel, son dévouement et son engagement envers le secteur juridique» (Newswires, 15 mai 2024), elle alerte sur l’urgence d’instaurer une législation sur les neurodroits, notamment pour protéger les secrets des affaires.
Source : publié le 15 juillet 2024 dans L’Essentiel de l’Eco, par Pierre Mondis

«La protection des secrets commerciaux est indispensable pour le développement serein des entreprises. Elle sécurise l’innovation, accroît la compétitivité et sous-tend la croissance», souligne Liliana Bakayoko. Elle précise que les avancées des nouvelles technologies, bien qu’extrêmement utiles, amplifient considérablement les risques, en la matière.

«Traditionnellement, nous expliquions aux entreprises que pour protéger une idée innovante, il convient de la garder secrète et d’en minimiser les divulgations (notamment par le biais de contrats de confidentialité) ou de la matérialiser sous une forme permettant le dépôt d’une marque, d’un brevet ou de dessins et modèles, ou l’émergence de droits d’auteur. Cependant, de nos jours, plusieurs technologies émergentes progressent de manière significative vers la captation de la pensée humaine à travers l’interprétation de l’activité cérébrale et sa traduction en diverses formes de données : les Interfaces Cerveau-Ordinateur (BCI), les implants neuronaux, les techniques d’imagerie non-invasives (comme la magnétoencéphalographie (MEG)), les électrocorticographie (ECoG), etc. Les leaders du high-tech tels que Neuralink, Samsung, Apple, Facebook (Meta) et Emotiv rivalisent d’ingéniosité pour trouver des moyens de collecter et transcrire nos pensées, de manière à nous permettre de contrôler des ordinateurs, des téléphones portables, des téléviseurs et d’autres appareils par la pensée et de traduire nos idées en dessins par la pensée.

Les secrets des affaires et les idées innovantes des entrepreneurs pourront ainsi être dévoilés contre la volonté des intéressés, par la captation de leur pensée par un procédé technologique. De ce fait, la protection juridique du secret des affaires doit désormais chercher à atteindre une autre profondeur : il s’agit de protéger les pensées mêmes des entrepreneurs et leurs idées innovantes, avant leur expression éventuelle par la parole ou par l’écrit impliquant l’usage des membres. Cet objectif peut être atteint à l’aide des neurodroits».

Liliana Bakayoko explique que les neurodroits sont une variété particulière de droits de l’homme visant à protéger l’intégrité mentale et cognitive des individus face aux avancées des neurotechnologies.

Ils ont pour objectif la préservation de la vie privée mentale, veillant à ce que les pensées et les données neuronales personnelles ne soient pas collectées ou utilisées sans le consentement des intéressés. Ils assurent également que l’identité personnelle ne soit pas manipulée par des technologies sans le consentement de l’individu.

Ils protègent la libre volonté des êtres humains, garantissant des décisions libres non influencées par des technologies externes. De plus, ils assurent que ces technologies ne soient pas utilisées de manière discriminatoire ou biaisée.

«Plusieurs institutions et organisations internationales promeuvent activement les neurodroits. Parmi les principales d’entre elles, il convient de citer l’Initiative NeuroRights de l’Université Columbia, la Société Internationale de Neuroéthique (INS), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Neural Rights Foundation et l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE). Le Chili a déjà instauré une législation protectrice des neurodroits. La France, qui a offert au monde la plus influente Déclaration des droits de l’homme dans l’histoire de l’humanité, doit élever le débat et agir sans tarder, en la matière», souligne Liliana Bakayoko.

 

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