Les groupes familiaux offrent des conditions de travail correctes, mais des salaires plus bas qu’ailleurs

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Le discours de Bérangère Deschamps, maître de conférences à l’IAE (Institut d’administration des entreprises) de Grenoble et chercheure au CERAG (Centre d’études et de recherches appliquées à la gestion), rassurera de nombreux managers exerçant dans des entreprises familiales : « On observe que les licenciements sont beaucoup moins nombreux dans ce type de sociétés, particulièrement sur les postes à responsabilité. »

 

Globalement, si l’on en croit les enquêtes et témoignages sur ce plan, il fait plutôt bon vivre dans les groupes familiaux. Stéphane Salini, coprésident de la PME familiale Salini, spécialisée dans les services pour l’immobilier d’entreprise, explique que dans sa société, « les fonds de réserve constitués année après année servent en grande partie à ne pas se séparer des salariés hâtivement lorsqu’un coup dur se profile. Beaucoup d’entreprises familiales fonctionnent de la sorte. Nous avons traversé la récente crise sans encombre. Aucun licenciement n’a eu lieu. »

 

Selon une étude menée en 2008 par PricewaterhouseCoopers, plus de la moitié des cadres embauchés dans de telles entreprises se déclarent « très satisfaits » par les conditions de vie quotidienne qui leur sont proposées. Il ressort par ailleurs de l’étude que les patrons de sociétés familiales se sentent davantage liés au sort de l’économie locale. Ainsi, 55 % d’entre eux estiment important de pouvoir aider les autres grâce à leur richesse.

 

« Là encore, il s’agit d’un aspect qui séduit les salariés et leur apporte de la fierté », poursuit Stéphane Salini. L’étude de PricewaterhouseCoopers précise encore que, dans une majorité de cas, les collaborateurs des entreprises familiales disent y partager la même culture et les mêmes valeurs que celles qui animent leur dirigeant.

 

Mais les employés et cadres des structures familiales connaissent aussi le revers de la médaille. « Lorsqu’il s’agit de recruter un manager, nous pouvons lui proposer un salaire acceptable, mais en termes de bonus et d’avantages divers et variés, il est difficile de le séduire », regrette le dirigeant. L’entreprise familiale est, par nature, fortement ancrée dans ses valeurs. Elle revendique une ambiance de travail de qualité, un véritable esprit de famille. « Mais ces atouts ne font pas tout », ajoute-t-il. Les projets de carrière proposés ne sont souvent pas des plus attractifs. Certains observateurs évoquent par ailleurs l’existence d’un « plafond naturel » pour tout salarié qui n’est pas issu de la famille actionnaire. Cette limite est justement sa non-appartenance à ladite famille.

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