Si le nombre de dirigeants ayant subi une liquidation judiciaire est resté stable en 2018 (+0.3% par rapport à 2017) l’inquiétude grimpe concernant les dirigeants de plus de 50 ans touchés par une cessation de leurs activités. Cette perte d’emploi est d’autant plus difficile à gérer que les seniors sont ceux qui ont le plus de mal à retrouver du travail derrière.

La situation qui est rapportée pour la troisième année consécutive par l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs n’est pas des plus encourageantes: 50 185 chefs d’entreprises ont connu une cessation d’activité en 2018, soit une légère progression de 0.3%, et c’est la progression de cette donnée chez les seniors mais aussi chez les jeunes dans une moindre mesure qui est loin d’être de bon augure avec une progression de 6.7%, tandis que chez les seniors l’évolution est de 35.8% en un an.

Si d’un côté le chômage des jeunes lié à une cessation d’activité peut être facilement expliqué par un manque d’expérience dans un marché concurrentiel fort, celui des seniors dépend de plusieurs facteurs. Malgré une expérience bien plus grande, les seniors tombent souvent sous les coups d’une modernisation du marché du travail, les modèles économiques changent et les façons de travailler avec. Ainsi, il est plus difficile pour des seniors qui ont du mal à s’adapter aux nouvelles technologies et à un marché qui évolue sans cesse, de réussir à tenir un cap solide.

malgré l’expérience, les facteurs nouveaux peuvent déstabiliser les seniors

L’observatoire insiste sur ce point : «On pourrait s’attendre à ce que les entrepreneurs plus expérimentés soient mieux préparés aux aléas. Mais aujourd’hui, le modèle économique doit être sans cesse repensé sous peine de fragiliser l’entreprise. Cette nécessaire agilité n’est pas toujours aussi bien ancrée chez les quinquagénaires qui pilotent leur entreprise depuis longtemps que chez les jeunes. Or si un changement de parcours reste tout à fait envisageable pour les dirigeants de moins de 26 ans, la situation s’avère bien plus délicate pour leurs aînés de plus de 50 ans».

Concernant ces dirigeants mettant la clé sous la porte, 75% d’entre eux ont moins de trois salariés, une hausse de 1.5% sur un an. Les artisans, commerçants et gérants de TPE sont ainsi les plus touchés par ces pertes d’emploi. En détail 6650 artisans ont perdu leur emploi en 2018, les dirigeants issus de professions libérales sont 1050 à être touchés par le chômage, les gérants de SARL sont eux 27 919 à avoir perdu leur emploi ce qui représente la plus grosse part de dirigeants au chômage, tandis que 11 958 dirigeants de SAS sont impactés par le chômage, c’est-à-dire une hausse de 28.1% par rapport à 2017. Et sur les 50 185 dirigeants plus de 17 000 étaient à la tête d’une structure représentant un chiffre d’affaire de moins de 50 000 euros.

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