Le texte prend des mesures limitant les importations algériennes quels que soient les pays partenaires : obligation de recourir au crédit documentaire pour le règlement des achats internationaux, taxation à hauteur de 3 % des services achetés à l’étranger, interdiction totale d’importer des engins de travaux publics d’occasion… L’optimisme affiché au lendemain du lancement de l’Union pour la Méditerranée semble bien loin. Côté algérien, ce projet politique à visée économique n’a jamais eu une grande popularité. L’impact de la loi de Finances est « catastrophique », selon la Chambre Marseille-Provence (CCIMP). « Les entreprises locales sont les premières touchées à un moment où elles souffrent également de la crise économique locale. Le port de Marseille a vu ses volumes expédiés vers l’Algérie via Marseille chuter de moitié au mois d’août dernier », précise un communiqué. Fin septembre, Anne-Marie Idrac, secrétaire d’État au Commerce extérieur, a fait le déplacement dans les Bouches-du-Rhône afin d’apporter un soutien prudent aux élus. « Nous n’avons pas à porter de jugement sur la politique économique du gouvernement algérien », a-t-elle déclaré lors d’un point presse.
Les importations algériennes ont atteint près de 27 milliards d’euros en 2008, un montant que le pays maghrébin, dans un contexte économique difficile, entend faire baisser de 5 % d’ici à la fin de l’année. Dans le même temps, les recettes d’exportations, portées par le secteur des hydrocarbures, ont chuté de 54 % durant le 1er semestre. Selon le ministère algérien de l’Agriculture, le pays entend par exemple économiser sur ses importations de céréales et de lait, à hauteur d’1,5 million d’euros – leur facture s’étant élevée à plus de 5 milliards de dollars en 2008. Collectivités locales et CCIMP ont décidé de se rendre à Alger dans les semaines qui viennent afin de plaider la cause économique marseillaise. La tâche risque d’être difficile, le Premier ministre algérien ayant déclaré en septembre : « (…) ce qui nous intéresse, ce sont les intérêts des Algériens et non ceux des autres ». Contactée, la Chambre française de commerce et d’industrie en Algérie n’a pas souhaité s’exprimer sur la question.