L’entre-deux-tours de la présidentielle française annonce un duel sans compromission entre les deux candidats aux visions économiques antagonistes. En attendant le débat prévu le 3 mai, la ville d’Amiens est, malgré elle, le théâtre de leur premier bras de fer sur la question économique et sociale, à travers le cas du site de production de Whirlpool. Tandis qu’Emmanuel Macron, originaire de cette ville picarde, s’entretient avec les syndicats de l’usine au sein de la CCI d’Amiens, Marine Le Pen s’est invitée directement sur le site de production.

L’usine Whirlpool d’Amiens est un peu le « Florange » de la présidentielle 2017 : une fermeture de site de production pour une délocalisation en Pologne qui fait particulièrement polémique puisque ce site picard qui compte mettre au chômage 290 salariés en 2018, fait pourtant des bénéfices !

La direction de Whirlpool tient son argument en rappelant que les coûts de production sur ce site français sont 7,5 % plus élevés que sur un site similaire, en Pologne. Malgré une situation économique positive pour cette usine, la direction de Whirlpool explique que ce choix de délocalisation tient davantage d’une politique de prévention sur un possible déficit de compétitivité à venir…

Whirlpool est l’un de ces exemples parmi d’autres qui illustrent la désindustrialisation que subit la France et qui secouent tout naturellement le contexte électoral actuel.

Macron, pragmatique, aborde le cas Whirlpool à la CCI d’Amiens

Emmanuel Macron a toujours mis en avant une approche pragmatique autour des situations épineuses, et c’est dans cette démarche qu’il est venu à Amiens rencontrer en ce mercredi 26 avril les représentants syndicaux de l’usine et la direction de Whirlpool. Une rencontre qui a eu lieu à la Chambre de commerce et d’industrie d’Amiens en vu d’un échange constructif et préliminaire du dossier. Mais ce qui devait rester une rencontre entre le candidat d’En Marche et des représentants syndicaux désemparés, tourne au spectacle médiatique malgré lui…

Le Pen, passe en force sur le terrain Whirlpool

Certes le « monde est petit », mais ce n’est pas un hasard si Marine Le Pen est apparue ce même jour directement aux employés du site sur le parking de l’usine. Certains trouveront la venue de Marine Le Pen opportuniste de jouer les trouble-fêtes, d’autres y verront une occasion de croiser le fer en abordant la question Whirlpool avec ses propres arguments. Son camp a d’ailleurs dégainé sur les propos tenus plus tôt dans la journée sur LCI par Jacques Attali, soutien actif d’Emmanuel Macron, qui qualifiait le cas Whirlpool « d’anecdote » dans cette campagne, « le cas de 300 personnes n’est pas du ressort du président ». Les petites phrases des uns et des autres, qui ne cesseront d’alimenter ces prochains jours la couverture médiatique de l’entre-deux-tours, vont avoir des répercutions bien pesantes, et le camp Macron n’a pas tardé à revenir sur les propos de Jacques Attali pour affirmer l’importance à leurs yeux du « problème Whirlpool ».

Quels seront les prochains théâtres de confrontation entre les deux finalistes ?

A ce petit jeu là, il faut s’attendre à une passe d’armes permanente entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen jusqu’au soir du 7 mai. Dans ce contexte offensif les deux candidats vont-ils continuer à se suivre à la trace chaque jour ou prendre chacun son propre chemin pour la dernière ligne droite de campagne ? Les réunions feutrées de Mr Macron résisteront-elles aux rencontres populaires de Mme Le Pen ? Le fond de cette nouvelle campagne restera-t-il à flot dans l’océan médiatique qui s’agite de façon exponentielle jusqu’au point final
du 7 mai ?

 

commerce international, actu-cci.com.

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