Sur un plan financier, comment DLSP est-il structuré ?
Yang Dong : « A la base, DLSP est un promoteur privé d’immobilier d’entreprise qui appartient au groupe chinois Yida. Le Software Park de Dalian est notre toute première opération qui a débuté en 1998. Les terrains, 15 km², appartiennent à la nation chinoise. Nous avons reçu le soutien financier du gouvernement à hauteur de 5,5 milliards de yuans (environ 550 000 millions d’euros). Mais nous avons développé notre propre système de management qui va de la location de surfaces brutes jusqu’à la construction et l’aménagement d’immeubles personnalisés. Nous offrons également des prestations comme le recrutement de personnels qualifiés pour aider les entreprises à s’implanter. Non seulement en informatique mais aussi en marketing, juridique, RH, ventes, etc.»
Les entreprises qui s’implantent ici peuvent-elles bénéficier d’avantages fiscaux ?
Y. D. : « Bien sûr ! La société qui réalise ses premiers bénéfices est exemptée pendant deux ans de la taxe sur les revenus. Pendant les trois années suivantes, elle ne sera taxée que de la moitié. Par ailleurs, la société paie une TVA de 3 % au lieu de 17 %. Si elle réalise plus de 70 % à l’export, l’impôt sur les sociétés n’est que de 10 % au lieu de 33 %. Ensuite, la société est également exemptée de TVA pour l’exportation de logiciels ou de technologies. Au niveau social, les salariés bénéficient d’un remboursement de l’impôt sur le revenu de 40 % à 100 % si le salaire annuel dépasse 60 000 yuans (environ 6 000 euros). L’idée, c’est que plus le salaire est élevé, moins le salarié paie d’impôt ! Par ailleurs, concernant la qualité de vie, Dalian est une station balnéaire, entourée de collines boisées. Et les loyers sont très peu élevés. Vous pouvez acheter un appartement de 100 m² pour 30 000 à 45 000 euros. Ensuite, Dalian est devenue le « Davos d’été », organisé en septembre dernier par l’équipe du Forum économique mondial. Ce forum a été consacré aux “Nouveaux champions” informatiques qui sont en train de changer le paysage économique mondial. »
À l’instar de l’Inde, il vous sera difficile, à terme, de conserver votre avantage concurrentiel actuel sur les salaires…
Y. D. : « C’est justement sur ce terrain que notre stratégie se différencie radicalement de l’Inde. L’idée est de conserver durablement cet avantage concurrentiel sur les coûts salariaux en ouvrant successivement de nouvelles Silicon Valley, et de manière à contenir l’inflation en recréant ailleurs de nouveaux bassins d’emplois compétitifs. Dans ce but, nous avons bâti une stratégie baptisée “1 000-100-10”. “10” signifiant 10 autres parcs – en fait, pour répondre aux vœux du gouvernement central, nous en construirons 12 d’ici à 2015 ; “100” signifie que nous voulons attirer 100 multinationales parmi les “Fortune 500”; enfin, “1 000” veut dire que la Chine veut créer, grâce à cette dynamique, 1 000 sociétés informatiques chinoises employant plus de 1 000 personnes. »