« Mode d’emploi » des journalistes

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« Non, le journaliste n’a pas pour vocation de faire la promotion de votre entreprise. L’article qu’il pourrait publier sur les activités de votre boîte n’a rien à voir avec de la publicité à l’œil, du rédactionnel gratuit ou du publirédactionnel. » (p. 159).

Voilà un extrait suffisamment explicite du livre Comment rater ses relations avec la presse, cosigné par Bernard Giroux et Pierre Zimmer. Et les deux auteurs savent de quoi ils parlent. Le premier a dirigé pendant quinze ans le service de presse du CNPF (ex-Medef), avant de devenir, en 2003, le directeur des relations avec la presse de l’Assemblée des chambres françaises de commerce et d’industrie (ACFCI). Le second, ancien journaliste à France Inter, au Monde et à l’Express, est conseiller en communication et spécialiste des relations avec la presse. Mais plutôt que de nous assommer avec des avertissements dogmatiques sur les bienfaits d’une maîtrise éclairée de nos relations publiques, ce binôme de vétérans des médias a préféré commettre une sorte d’anti-manuel à destination d’un lecteur (imaginaire, espérons-le !) qui souhaiterait se voir conforter dans son idée que les « RP » ne servent à rien du tout. Truffé d’exemples vécus et d’expériences amusantes, le livre n’en est pas moins une analyse didactique de professionnels vivant dans l’ère de la « médiacratie ». Un ouvrage sérieux certes, mais jamais ennuyeux grâce à une pincée d’humour, un enthousiasme communicatif et un style cultivé qui sait rester aussi plein de bonhomie.

 

Le livre s’adresse naturellement à tous ceux qui doivent s’inquiéter de leur notoriété, de leur image et de leur positionnement, autrement dit d’abord à tous les chefs d’entreprise, responsables de l’information ou autres « Dircom », et, plus largement, à tous les profanes curieux des rapports si singuliers entre journalistes et communicants, fussent-ils des secteurs politiques, économiques ou sociaux. Car Comment rater ses relations avec la presse est en outre une ode, voire une déclaration d’amour, aux journalistes. « Il faut tout d’abord manifester respect et considération pour la fonction d’informer, capitale dans une démocratie, mais aussi être capable d’établir une relation de confiance avec les journalistes. Bref… les aimer ! » (p. 94). L’ouvrage aurait pu aisément être sous-titré Les « RP » pour les nuls !, à tel point que dès la fin de sa lecture, l’on se sent un peu des attachés de presse professionnels. Comme devenus les épigones des auteurs Giroux et Zimmer. Mais attention : se croire aussi rapidement, et avec si grande forfanterie, investis de ce talent, en dit déjà long sur notre inclination innée à rater nos relations avec la presse.

 

Comment rater ses relations avec la presse
Bernard Giroux et Pierre Zimmer
L’Archipel (janvier 2011)
208 pages, 17,95 euros

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