De plus en plus apprécié des entreprises pour les facilités de trésorerie qu’il permet, l’affacturage connaît depuis quelques années une croissance record, au point de représenter désormais avec 23 % de parts de marché, bien avant l’escompte commercial, la deuxième source de financement à court terme des sociétés. Cet essor s’explique par les besoins de financement des entreprises, mais aussi par ceux liés à la couverture contre les risques d’impayés et à la gestion quotidienne du poste client.
Ces trois fonctions sont en effet les trois services proposés classiquement par le factoring, l’appellation anglo-saxonne de l’affacturage. Rien qu’en 2006, la croissance de ce marché a été de plus de 13 % en France. Filiale de la Société générale, la Compagnie générale d’affacturage (CGA) a pour sa part connu une croissance encore plus exceptionnelle (+ 30 % en 2006 !), en triplant ses parts de marché en sept ans. Cette croissance est, pour une grande part, due à l’attrait de l’affacturage non-notifié comme source de financement pour les grosses PME. À la différence de l’affacturage classique, cette technique permet au créancier de ne pas mettre le débiteur au courant de l’opération, ce qui, à tort ou à raison, est perçu comme un moyen de ne pas nuire à la relation commerciale.
Les TPE s’y mettent
L’affacturage n’est plus seulement le fait des plus grosses entreprises du CAC 40. Les TPE ou les PME de moins de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires s’y mettent aussi, et c’est justement sur ce créneau que la CGA a su innover en pro- posant des solutions à la carte. « Les TPE ont du mal à accéder au crédit classique, explique Jean-Philippe Guillaume, directeur général de la CGA. C’est pourquoi nous leur proposons des prestations adaptées à leurs besoins. Nous essayons aussi de nous différencier par une offre de services de qualité. » Et ça marche, semble-t-il, puisque la CGA est le leader sur le créneau des TPE. Selon un récent sondage réalisé par un organisme indépendant, 88 % des clients se déclaraient d’ailleurs satisfaits ou très satisfaits par les services proposés.
Parmi ces derniers, on peut citer entre autres la capacité à informer en temps réel sur l’évolution d’un poste client, et prochainement la dématérialisation totale des factures grâce à des systèmes de certificats et de signatures électroniques. Autre axe de développement stratégique : CGA propose des produits spécifiques à des secteurs d’activité très spécialisés. C’est ainsi que, dans le domaine des médias, CGA permet aux producteurs de cinéma et d’audiovisuel le transfert des créances dont ils disposent auprès des canaux de distribution (chaînes de TV) qui financent les programmes. De même, à partir du deuxième trimestre 2007, CGA proposera aux associations un produit spécifique qui tiendra compte des règles de gestion propre au secteur associatif.
Pour ce qui est des entreprises exportatrices, notamment dans les pays émergents, CGA leur permet d’avoir recours à du forfaiting, technique par laquelle la facture est matérialisée par une lettre de change qui doit être acceptée par le débi-teur (reconnaissant ainsi formellement la validité de sa dette) et avalisée par sa banque (servant ainsi de recours en cas de sinistre). « Avec cette technique, fait remarquer Jean-Philippe Guillaume, nous pouvons financer des opérations de longue durée comme la construction d’une usine, par exemple. »