Source : par Pierre Tricoire, Président de VMP ELAE

 Le marché actions mondial résiste bien grâce à une dynamique de révision bénéficiaire favorable pour les entreprises et les espoirs de baisse de taux directeurs de la Réserve fédérale. Mais la valorisation absolue est très élevée et la prime de risque est assez faible. Dès lors, le marché est vulnérable selon nous à 3 types de risque.

1/ D’abord des risques exogènes liés à la géopolitique.

Sur le plan historique, les conflits militaires de l’après-guerre n’ont pas en moyenne un impact durable sur le marché actions.
Mais beaucoup dépend du contexte macro et de la solidité propre du marché actions. Lors de la guerre du Kippour (1973), du Golfe (1990) ou d’Ukraine (2022), cela a joué négativement.

En 2025 et 2026, il y a 2 conflits qui peuvent encore peser sur les marchés.

D’abord la guerre d’Ukraine. Force est de constater que les rencontres d’Anchorage et de Washington de l’été dernier (15 et 18 août) n’ont débouché sur rien de concret. Seulement de vagues conversations et de vagues engagements. Poutine semble avoir reconnu la nécessité de garanties de sécurité de l’Ukraine. Mais le problème est que le concept de garanties de sécurité est très mal défini. De plus, toute participation de pays membres de l’OTAN semble toujours refusée par la Russie.

Quant à un sommet tripartite entre Zelensky, Trump et Poutine, ce dernier en a seulement accepté le principe. Mais on ne sait pas s’il le fera et, surtout, sur quelle base de négociation. Le processus est d’autant plus complexe que Trump a accepté la préférence de Poutine pour un accord «durable» réglant «les causes profondes du conflit» et ait renoncé à un cessez-le-feu préalable. Cela rend le processus plus complexe puisqu’il faut régler à la fois les questions territoriales, les garanties de sécurité et le statut futur de l’Ukraine. Ce qui va sans doute nécessiter un travail diplomatique long et difficile avant qu’une véritable paix paraisse à portée de main.

Ensuite, le conflit armé entre Israël et l’Iran de juin n’a jusqu’à présent débouché que sur un cessez-le-feu précaire. De nombreuses questions restent en suspens. Quel est le niveau précis de dommages subis sur les installations nucléaires ? Est-ce que le régime actuel peut-il survivre dans sa forme actuelle aux évènements ? Qui gouverne actuellement l’Iran ? Quelle va être la nature des négociations et quelles vont être les exigences des États-Unis et d’Israël ? Sachant que le guide suprême est très fortement affaibli par les évènements, par son âge et par la mise en place de sa propre succession.

2/ De mauvaises surprises sur la tech américaine.

On pense ici à des déceptions sur les résultats des grandes valeurs tech américaines. Les anticipations pour 2026 restent en effet solides (environ +18%). Et ceci à partir de valorisations absolues très élevées (environ 30x pour le P/E 12m fwd) qui dépassent les niveaux enregistrés avant la grande correction qui s’est produite entre le 19 février et le 8 avril dernier (-19%).

Nous ne sommes pas pour autant dans une situation de déséquilibre financier ou réel comparable à celle du sommet de bulle de mars 2000 de telle sorte qu’il faille anticiper un long marché baissier séculaire. Les valorisations de 2000 étaient stratosphériques (plus de 50X pour le P/E 12m fwd de la Tech américaine) et le surinvestissement beaucoup plus marqué. Il ne fait aucun doute que les dépenses d’investissement ont cru à un rythme rapide. Cela transparaît dans la hausse des dépenses d’investissement en part des ventes. Mais l’investissement dans le secteur de la technologie normé par les free cash flows du secteur a crû nettement moins vite et semble bien plus faible que celui de la fin des années 90.

Il s’agit donc simplement non pas d’anticiper un krach brutal, mais plutôt de souligner la vulnérabilité de la situation.

Ajoutons que le poids élevé de la tech réduit la diversification intrinsèque du S&P 500, ce qui ajoute un potentiel de volatilité dans les phases de stress. Le poids du secteur est en effet de 33% soit un niveau comparable à celui du début des années 2000 (43% avec Amazon, Alphabet et Meta). Le poids des magnificent 7 atteint plus de 30% contre environ 15% pour les MICO (Microsoft, Intel, Cisco, Oracle), valeurs «stars» des années de la bulle Internet (1998-2000).

3/ La situation en Europe

Nous pensons que des pressions déflationnistes pourraient commencer à se manifester au cours des prochains mois.

Pourquoi ? D’abord les créations d’emplois ont encore sensiblement décéléré en Europe, poursuivant le mouvement entamé en 2022. Et les intentions d’embauche sont passées en territoire négatif. Du même coup, l’inflation salariale a reculé, et les données sur les salaires négociés de la BCE jusqu’au deuxième trimestre 2026 indiquent un nouvel affaiblissement de l’inflation salariale, passant d’environ 3% en glissement annuel à 2,4% l’année prochaine.

Ensuite, depuis le début de l’année, l’euro s’est apprécié par rapport au dollar (13%), au sterling (4.5%), au yen (7%), au RMB chinois (10%) ; le taux de change effectif nominal de l’euro (sa parité vs l’ensemble des devises pondérée par le poids du commerce de la zone euro avec les différentes régions) s’est apprécié de 7%. Compte tenu du poids des importations extra zone (environ 20% du PIB), l’impact de l’euro fort n’est pas négligeable.

Il faut aussi compter avec le dumping chinois (plus de 20% des importations totales ex EU de la zone). En août 2025, les exportations chinoises vers l’Union européenne ont grimpé de 11% par rapport à août 2024 (dont +8.3% pour la France et +7,5% pour l’Allemagne), selon les douanes chinoises. C’est pour une grande part la conséquence directe des surtaxes douanières imposées par les États-Unis.

Cette pénétration de produits chinois à prix subventionnés et libellés dans une monnaie sous-évaluée ne peut à l’évidence qu’accentuer les pressions.
L’ensemble de ce mouvement ne peut qu’être renforcé par les sombres perspectives de la France (19% du PIB de la zone euro). Il faut même se rendre à l’évidence. Le pays est dans un «corner» d’où il ne pourra éventuellement sortir que par une profonde crise politique et/ou financière qui renforcera les difficultés européennes.

 

Dans cet univers où le risque est notre allié nous restons très sélectifs dans le choix des thématiques pour la construction de nos formules d’investissements en restant à l’écart des thématiques Tech, IA, Santé, Biothech, luxe… pour les raisons évoquées ci-dessus mais aussi le faible dividende que proposent généralement les entreprises de ces secteurs. La perception de dividendes réguliers et stables étant un facteur de sécurisation de nos formules dans la construction de nos produits.

En 2025, 75% du portefeuille initié en 2024 est remboursé avec les performances prévues à l’origine. Ce qui nous conforte dans notre stratégie.
Nous avons pu remettre en place en 2025 les trois thématiques qui ont été rappelées avec des points d’entrées significativement favorables.

Pour 2026 notre portefeuille ayant de l’avance grâce au bon comportement de nos indices et des points d’entrées favorables sur les marchés pourrait, toute chose égale part ailleurs, connaitre un bon niveau de rotation de nos formules qui pour mémoire embarquent une performance théorique en cas de rappel de 9,46%.

Notre historique de performance depuis 2019 de nos 59 produits est de 9,46%* (*rendement annuel moyen)

Retrouvez également notre précédente publication vidéo VMP : Votre patrimoine, nos convictions, rien d’autre

Pour en savoir plus, rendez-vous sur : VMP

 

Cet article n’est pas un conseil en investissement, ni un mail de sollicitation. Il fait état de notre parcours et de notre vision du marché. La classe d’actif « produits structurés » comporte des risques de pertes en capital et autre risque de liquidité ou encore de défaut de l’émetteur. Il est fondamental d’en avoir été averti de façon claire et transparente au préalable. C’est ce que nous faisons pour nos clients en y combinant leurs expériences en matière financière ainsi que leur capacité et volonté à prendre des risques mais aussi la durée de leur placement. A cela se rajoute une production documentaire annuelle précise qui leurs permet de mesurer l’efficience de notre travail à leurs côtés et d’ajuster la trajectoire de la stratégie de placement en cas de modification significative de la structure du patrimoine professionnel ou privé. Nous sommes indéfiniment force de proposition en matière de conseil recueillant le consentement au préalable de tout engagement ou investissement. Ce processus facilite grandement la relation dans la durée avec des clients qui mécaniquement montent en compétence.

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