Thierry Van Santen: « Sur le court terme, la stratégie d’AGCS est liée à la crise »

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Ancien directeur de la gestion des risques du groupe Danone, Thierry Van Santen, 53 ans, a pris ses fonctions à la tête d’Allianz Global Corporate & Specialty France en janvier dernier. La compagnie, basée dans le quartier de La Défense à Paris, est spécialisée dans l’assurance domestique et internationale des grands risques (aviation, spatial, marine, dommages, risques techniques, lignes financières, ART et responsabilité civile).

 

Commerce International : Pourquoi avoir opéré un tel rapprochement entre d’AGCS et AGF IART ?

 

Thierry Van Santen : « Au sein d’Allianz, deux structures traitaient les grands risques : AGCS et Allianz IARD (ex-AGF IART). Pour avoir une approche plus globale, il était important de regrouper les deux entités. Cette réorganisation va nous permettre de répondre plus efficacement à nos clients. Le but est de travailler ensemble pour être plus rassemblé sur un produit. Pour mener à bien ce projet, AGCS France s’appuie sur la force du groupe mondial, principal acteur des grands risques, et de son réseau. En France, nous sommes les deuxièmes du marché. Il faut savoir que le niveau de services et de qualité d’AGCS est le même dans tous les pays. Avec ce rapprochement, nous voulons être capables d’intervenir sur la totalité des besoins d’un client. »


Qui sont justement vos clients ?

 

T. V. S. : « Ce sont les sociétés grand corporate : 83 % des entreprises du CAC 40 sont assurées chez nous. Nous travaillons avec elles sur la durée. Il est important de partager la même philosophie et d’échanger en toute transparence. Même si les fluctuations sont peu importantes, elles savent que, face aux cycles de l’assurance, elles vont payer plus ou moins cher. Nous avons besoin de bien connaître nos clients et leurs risques, et d’établir une proximité. C’est pourquoi nous évitons les compagnies opportunistes qui ne font qu’ “ acheter ” de l’assurance. Nous ne disons pas oui à tout. Nous ne sommes pas forcément l’assureur le plus facile. »

 

Quelle est la stratégie d’AGCS pour 2009-2010 ?

 

T. V. S. : « Sur le court terme, la stratégie d’AGCS est liée à la crise. Nous souhaitons accompagner nos clients dans cette période critique en les aidant à optimiser leur gestion de risques. Quand les capacités sont chères, pour les industriels comme pour les assureurs, il est nécessaire de composer des solutions qui protègent très exactement les biens et responsabilités des entreprises, sans trou de garantie et sans surprotection. Le but est de faire une offre adéquate, un juste équilibre entre des garanties qui permettront au client de faire face à un éventuel sinistre et des primes qui nous permettront d’honorer notre devoir d’assureur. Sur le long terme, l’objectif premier est bien sûr d’améliorer le réseau AGCS dans le monde. Le second est de développer les huit branches d’assurance par des approches sectorielles. »

 

Quels sont les points à améliorer au sein de la nouvelle organisation ?

 

T. V. S. : « Comme nous tenons à prendre le temps de bien connaître et servir nos clients, nous ne sommes pas forcément rapides dans nos décisions. Il nous faut être plus réactifs. En interne, il s’agit de travailler de façon plus transversale entre nous et d’améliorer la communication entre les salariés (400 au total pour AGCS France). Nos équipes sont animées d’un extraordinaire besoin de faire plaisir à nos clients. Or, il est davantage important de parler un langage de vérité. »

 

Quels sont les futurs projets et les prochains enjeux d’AGCS France ?

 

T. V. S. : « Nous devons profiter de notre portefeuille unique pour optimiser et surtout systématiser l’approche globale client. Un autre enjeu est de maintenir notre point d’équilibre en privilégiant une souscription technique tout en préservant les intérêts des clients. De grandes choses sont possibles si nous partageons les mêmes valeurs. Nous cherchons à diversifier les risques de notre portefeuille. Nous comptons d’ailleurs développer notre offre dans les domaines de la pharmacie et de la chimie, et du transport des produits de luxe. Objectif ultime : nous positionner comme le leader de ce marché des grands risques et spécialités. »

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