Chaque année, vous fournissez cette même enquête depuis plus de cinquante ans. Est-ce le gouvernement avec qui vous travaillez qui vous l’a commandée ?
Non. La loi protège notre activité, dont le fait que Bercy n’a pas à nous dicter comment nous produisons nos statistiques. C’est nous qui décidons de la manière dont nous répondons aux besoins de la société française en statistiques. L’Autorité de la statistique publique veille sérieusement à notre indépendance. En revanche, ce travail que nous produisons chaque année est attendu à l’échelle de la statistique européenne, puisque chaque pays européen fournit la même enquête. Ensuite, il y a une agrégation des données.
Si l’on en croit vos chiffres, ce sont les industries agricoles et alimentaires, celles qui concernent les équipements électriques, électroniques, informatiques et les machines qui promettent le plus d’investissement… Est-ce exact ?
Oui. Elles estiment la hausse de leurs investissements pour 2014 autour de 7 %. En revanche, celles qui touchent aux matériels de transport prévoient de réduire de 4 % les leurs. Après, nous n‘avons pas d’explication précise aux évolutions sectorielles fines, mais nous nous attachons à comprendre les évolutions « macroéconomiques », c’est-à-dire les évolutions d’ensemble.
Quel est l’échantillon utilisé à la source ?
Cette enquête donne une photo à l’instant t, en l’occurrence janvier 2014, des prévisions des chefs d’entreprise des industries manufacturières. Nous avons interrogé environ 4000 entreprises dont toutes les plus grosses en terme de chiffres d’affaires, comme Total, Renault, Airbus, etc. Nos répondants ne sont que des entreprises de plus de 20 salariés..
Si on en croit ce travail, l’investissement augmentera en moyenne de 3 % en 2014 par rapport à 2013, dans les industries françaises. C’est une prédiction. Est-elle fiable ?
Oui, même s’il ne s’agit que d’intentions et ces prévisions peuvent être révisées, notamment en cas de choc imprévu en cours d’année.. Mais nous avons vérifié au cours de ces trente dernières années que ces annonces correspondaient en moyenne à ce qui se réalisait vraiment. L’ explication principale derrière cette annonce d’une hausse de l’investissement, ce sont les commandes qui reprennent. Ça encourage les entreprises à investir.