Luxe: vers la réduction des taxes en Chine

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D.R.
Pour stimuler sa croissance, Pékin envisage de réduire ses taxes à l’import sur le luxe.

Le secteur du luxe a les yeux tournés vers Pékin. Selon le journal China Daily, les taxes à l’import sur de nombreux biens de consommation, notamment les produits de luxe, devraient être réduites cette année en Chine, afin de soutenir la consommation locale, objectif prioritaire du gouvernement en 2012. « Les produits de consommation et de luxe aideront à stimuler la consommation intérieure et la Chine a besoin de diminuer ses droits à l’importation », a déclaré au quotidien Wei Jianguo, ancien membre du ministère du commerce chinois. « Il y aura au moins deux cycles de réductions cette année sur une vaste gamme de produits », a-t-il confié en marge de la session annuelle de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC). Dans son rapport annuel sur le travail du gouvernement présenté début mars, le Premier ministre Wen Jiabao a donné priorité à la relance de la consommation intérieure tout en diminuant les prévisions de croissance pour l’année à 7,5%. « Accroître la consommation intérieure, particulièrement la demande des consommateurs, est la clef pour maintenir la continuité et le rythme de la croissance économique, et c’est la priorité de cette année », a indiqué le Premier ministre.

Selon les projections, la Chine va devenir le 3e plus gros marché de produits de luxe d’ici à 2015. Des droits élevés à l’importation ont poussé beaucoup de consommateurs du pays à faire leurs achats dans d’autres régions ou pays. Selon la World Luxury Association, les dépenses des consommateurs chinois en produits de luxe de l’étranger ont atteint, pendant la Fête du Printemps, un niveau record de 7,2 milliards de dollars (5,5 milliards d’euros), soit une hausse de 28,7% par rapport à l’année précédente. « Pourquoi ne pas prendre quelques mesures pour que cette énorme consommation revienne en Chine? », s’interroge Lio Kegu, membre du Comité national de la CCPPC. L’ampleur des réductions n’est pas évoquée, mais la marge de manœuvre est élevée puisque les prix de vente au détail de certains produits comme les montres, la maroquinerie ou encore les vêtements sont beaucoup plus élevés que dans les autres régions du monde: + 45% par rapport Hong Kong, + 51% par rapport aux États-Unis, + 72% par rapport à la France, d’après le ministère du Commerce chinois.

Une réduction des taxes à l’import en Chine serait une bonne nouvelle pour le secteur du luxe. Néanmoins, il convient de relativiser l’impact d’une telle mesure sur la croissance des groupes de luxe. Plus de 50% des dépenses en produits de luxe de la clientèle chinoise s’effectuent à Hong Kong ou à l’étranger. Tout rapatriement des dépenses en Chine continentale aura pour conséquence une perte mécanique de chiffre d’affaires dans les zones touristiques de Hong Kong ou d’Europe. Nick Hayek, CEO de Swatch, a d’ailleurs tenu des propos en ce sens lors de la récente réunion « Analystes de Swatch », laissant entendre que la réduction des taxes à l’import en Chine n’était pas un sujet si crucial à ses yeux.

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