Lettre ouverte de Jérôme Lacour, Fondateur de Jérôme Lacour Conseil
« La tendance actuelle du développement personnel a quelque chose qui m’agace ! D’ailleurs, si l’on voulait remettre les mots à l’endroit, il faudrait s’interdire de la qualifier ainsi. Et pourtant j’en fais la base de mon métier pour la prise de parole. Alors ai-je envie de me tirer une balle dans le pieds ?
EXPLICATIONS
Certains qui s’en réclament sont des rois pour vous mettre des étiquettes. Pardon, mais j’ai le net sentiment que mettre une personne dans une case, l’assigner à une catégorie bien précise (quitte à l’y faire entrer de force), c’est exactement le contraire du développement.
Il faudrait plutôt parler de «ralentissement personnel», voire de «sclérose personnelle».
Julia de Funès avait qualifié ça de «développement impersonnel» dans un de ses ouvrages ! Et j’adore.
Attention ! On a parfois un sentiment de soulagement en découvrant ce qui est présenté comme notre problème clé. On se dit que de l’identification à la guérison, il n’y a qu’un pas. Or, c’est une illusion.
En acceptant le «diagnostic», vous consentez à une forme emprisonnement mental. C’est même une double illusion, car on a tendance à repérer en soi des traits caractéristiques, alors même qu’ils sont extrêmement communs et ne renseignent en rien sur notre identité. Un peu à la manière dont procèdent les petits horoscopes des journaux gratuits ! C’est un biais cognitif que l’on nomme «effet Barnum».
En acceptant d’abord une description générale et vague qui pourrait s’appliquer à un grand nombre de personnes, on en vient ensuite à accepter les déclarations qui en découlent :
– Vous êtes atteints du syndrome de l’imposteur
– Vous avez un problème de confiance, d’estime
– Vous avez un problème de motivation
Et blablabla… Alors, lisez-ceci attentivement :
VOUS N’AVEZ PAS DE PROBLÈME. Voilà.
Le manque de confiance en soi dans vos prises de parole, comme le reste, ne sont que des symptômes. Un symptôme peut, certes, être perturbant, et même handicapant, mais il n’est pas le problème. Il en va de même pour le stress, la peur d’être jugé, le sentiment d’être illégitime, etc.
Tant que vous les identifierez comme des problèmes, vous ne serez jamais alignés sur vous-même. En revanche, ce sont d’excellents feedbacks ! Écoutez-les. Laissez-vous guider. Et, surtout, si vous voulez vous reconnecter à celui ou celle que vous êtes vraiment, cessez de vous comparer ou de vouloir être «comme les autres».
– Le poisson hésite quand il s’agit de monter à l’arbre.
– Le poisson a besoin d’une foutue motivation extérieur quand il s’agit de monter à l’arbre.
– Le poisson a peur de manquer de légitimité si on lui demande de grimper à un arbre comme un chat.
Une différence fondamentale entre le poisson et nous : il n’essaye pas d’être un chat. Or, nous essayons souvent d’être un autre être humain notamment dans les prises de parole. Nous avons déjà tout en nous, inutile d’aller chercher ailleurs. MAIS encore faut-il en être convaincu. Et n’est-ce pas là le plus compliqué ? »
Retrouvez notre publication vidéo, Jérôme Lacour Conseil : Ne laissez plus la prise de parole en public gâcher votre quotidien et freiner votre carrière
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