L’Espagne veut renforcer le binôme innovation-internationalisation

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En s’intégrant au sein des services du commerce extérieur implantés à l’étranger, les délégations du centre public des innovations cherchent à gagner en efficacité.

 

L’innovation et l’internationalisation doivent poursuivre leur chemin main dans la main. C’est le nouvel objectif du ministère espagnol de l’Economie et de la Compétitivité. Le Centre pour le développement technologique industriel (CDTI), entreprise publique, et l’ICEX (Espagne Exportations et Investissements), tous les deux organismes du ministère de l’Economie, viennent de signer un accord de collaboration. Objectif : coordonner la politique de l’innovation et de l’internationalisation.

 

            

Le CDTI canalise les demandes de financement et de soutien aux projets de R&D des entreprises espagnoles tant en Espagne qu’à l’étranger. Cet organisme finance les projets choisis et réalise la promotion de la participation espagnole dans des programmes internationaux. Il existe actuellement huit petites délégations du CDTI, « mais elles ne constituent pas réellement un solide réseau international », explique-t-on depuis le Secrétaire d’Etat au Commerce. Cinq délégations, celles de Shanghai, de Washington, de Sao Paulo, de Santiago du Chili et de Rabat vont s’intégrer physiquement aux délégations commerciales de l’Icex. Les délégations de Bombay, de Tokyo et de Mexico resteront en dehors de ce processus, les deux premières étant déjà intégrées à l’ambassade d’Espagne et la troisième soumise à des empêchements d’ordre technique. Ce rapprochement est pionnier dans la mesure « où c’est la première fois qu’une entité de l’Etat intègre une autre », souligne-t-on au Secrétaire d’Etat au Commerce. Le CDTI possède aussi un bureau à Bruxelles afin de promouvoir la participation espagnole dans des programmes européens.

 

Autre volet de l’accord de collaboration : le nouveau programme de boursiers. L’Icex utilise de manière habituelle ce système. Il a décidé désormais de l’implanter aussi pour renforcer le CDTI à l’étranger. Seize bourses, pour un budget maximal de 20,000 euros, seront donc mises en place pour couvrir une vingtaine de pays répartis sur quatre continents. Ces boursiers travailleront dans les mêmes conditions que ceux de l’Icex et s’installeront en Australie, à Taiwan, à Singapour, en Malaisie, en Indonésie, en Thaïlande, en Turquie, aux Emirats Arabes Unis, en Israël, en Afrique du Sud, en Colombie, en Algérie, en Egypte, au Canada, en Argentine et en Russie. Concrètement, ces boursiers et délégués centreront leurs activités pour impulser la compétitivité à l’international et pour attirer le capital privé vers la R&D espagnole. La marque Espagne dans le domaine technologique devra ainsi se construire petit à petit. Restent enfin les efforts pour renforcer les programmes bilatéraux où sont impliquées des entreprises espagnoles et étrangères.

 

Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement espagnol tente donc de rationnaliser l’utilisation de son réseau extérieur commercial. Plusieurs entités, comme Invest in Spain, ont déjà été intégrées à l’Icex. La majorité des délégations commerciales des régions s’est déjà incorporée aux bureaux de l’Icex à l’étranger. Madrid et l’Estrémadure ont été les dernières communautés autonomes à signer. Seules la Catalogne et le Pays Basque, gouvernés par les nationalistes et jaloux de leurs compétences, n’ont montré aucun signe d’intérêt pour ce processus. Il reste à progresser en revanche pour mieux organiser les voyages d’export des biens des régions espagnoles afin d’éviter les doublons.

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