À l’occasion de son 28ème sondage économique annuel, EuroChambres a fait un tour d’horizon des entreprises partout en Europe, et le constat est le même de l’Atlantique à l’Oural : les prévisions des entreprises sont mauvaises pour 2021.
Après une année 2020 inédite de par sa crise sanitaire mondiale, et avec un mois de décembre qui pourrait clore l’année de façon plus dramatique encore, les entreprises sont particulièrement craintives face à l’avenir, et même si le vaccin tant attendu est annoncé pour le début d’année 2021, il faudra longtemps pour panser la crise économique dû au Covid-19.
EuroChambres a, pour son Economic Survey 2021, enquêté auprès de 58000 entreprises réparties dans 29 pays européens qui ont connu une consommation en berne et jonglé entre les mesures restrictives des différents gouvernements pour s’adapter du mieux possible tant à l’offre qu’à la demande.
La chute annuelle brutale de tous les indicateurs indique que la reprise économique sera lente et douloureuse, la confiance des entreprises pour une reprise reste très limitée et certains secteurs sont durement touchés. Dans la majorité des pays le coût de la main d’oeuvre et les conditions de financements sont pointés par les entreprises comme principal obstacle pour se rasséréner.
La nécessité de travailler de concert est primordial pour relancer l’économie
En Europe du Sud l’inquiétude est grande concernant la dette accumulée et beaucoup ont peur que les mesures de préservations financées par les différents états n’entrainent des hausses importantes en terme d’imposition sur les années à venir. À l’Ouest de l’Europe, c’est pour trouver de la main d’oeuvre qualifiée que les entreprises ont le plus de soucis. En Belgique c’est 44% des entreprises qui citent le coût de la main d’oeuvre et l’absence de personnel qualifié comme principaux freins.
Les entreprises belges sont néanmoins les plus confiantes en Europe, celles allemandes restent optimistes, le Luxembourg, la France et les Pays-Bas le sont moins et ce sont les entreprises autrichiennes qui affichent le plus grand pessimisme au sein de l’Europe.
EuroChambres souhaite fournir des données statistiques pour que les personnalités politiques européennes aient toutes les cartes en mains pour renouer avec la croissance dans le futur. Au niveau de l’Union Européenne cela passe déjà par le marché intérieur, et si certains défis se sont posés depuis le début de la crise, la nécessité de pouvoir circuler librement est vital pour l’économie européenne. Les Chambres de Commerce partout en Europe réclament un marché unique plus fort qu’auparavant.
«Nous devons non seulement essayer de revenir à la situation d’avant la crise, mais aussi de faire avancer les réformes qui se font attendre depuis longtemps et faire de l’Union un unique marché intérieur pour toutes les entreprises et tous les consommateurs», insiste René Branders, Président de la Fédération des Chambres de Commerce belges.
«L’Union doit continuer à lutter pour une transition à la fois numérique et verte, mais la crise que nous connaissons souligne le rôle central que les entreprises, en particulier les PME, doivent jouer dans ce processus. Une approche « think small first » est dès lors nécessaire lors de l’élaboration et la mise en œuvre des nombreuses mesures, législatives ou autres, qui seront prises par la Commission européenne dans les mois à venir» déclare René Branders
«Il est navrant de constater que même lors de cette crise du coronavirus, et même pour les profils peu qualifiés, la pénurie de main-d’œuvre reste un problème majeur. L’apprentissage tout au long de la vie et l’augmentation du taux d’emploi restent donc des priorités. En outre, il est important que notre pays détecte rapidement les projets d’investissement pour lesquels les 5 milliards d’aide du plan de relance européen peuvent être utilisés» conclut-il.