Le Royaume-Uni tente de promouvoir les femmes au sommet des entreprises

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Les gros titres des quotidiens britanniques rendent régulièrement compte des succès réalisés par Angela Ahrendts, directrice générale de la marque de luxe Burberry, ou encore de Carolyn McCall, directrice générale de la compagnie aérienne à bas coût Easyjet. Ces professionnelles parvenues aux plus hautes marches de l’entreprise restent pourtant minoritaires dans le paysage des grandes entreprises britanniques. À tel point que le pays a commissionné, il y a un an, un rapport auprès de l’ancien ministre du Commerce, Lord Davies, afin de dresser un état des lieux de la représentation des femmes dans les conseils d’administration.

 

Leur taux de présence n’excédant pas 12,5% au sein des 100 plus grosses entreprises cotées britanniques (FTSE 100), Lord Davies a recommandé que la proportion des femmes représente un minimum de 25% à l’horizon 2015. Ce faible nombre a été expliqué, en partie, par les méthodes de recrutement des personnalités au sein des conseils: 50% se font au travers d’amitiés communes et seules 4% font intervenir des entretiens d’embauche. Au final, pas plus de 1% de ces postes font l’objet d’une annonce par voie de presse!

 

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Carolyn McCall, directrice générale d’Easyjet. /D.R.

Un an après la publication de ce rapport, des améliorations ont d’ores et déjà été enregistrées: un rapport publié en début d’année par l’université de Cranfield constate que la proportion de femmes au sein des conseils d’administration a progressé de 12,5% à 15,6% en une année; sur les 180 recrutements intervenus dans les conseils d’administration de l’une des sociétés du FTSE 100, 47 postes ont été obtenus par des femmes.

 

“Le débat devrait s’élargir aux PME, qui représentent 99% du secteur privé. Nous ne savons pas si la diversité est un problème dans ce type d’entreprises, ni de quel soutien elles ont besoin”, estime Liz Field, directrice générale du Financial Skills Partnerhsip, une organisation en charge des compétences dans les services financiers. “Une enquête plus approfondie devrait être menée sur les réalisations actuelles des PME dans ce secteur, de façon à mieux comprendre la situation”.

 

Dans l’intervalle, le Premier ministre britannique a décidé de se concentrer sur les mastodontes du secteur, faisant miroiter l’introduction de quotas dans l’entreprise. À l’occasion d’un sommet à Stockholm en début d’année, destiné à mieux comprendre les politiques norvégiennes et islandaises en matière de quotas, David Cameron a souligné l’incapacité du Royaume-Uni à exploiter le potentiel des femmes en tant qu’entrepreneurs et a mis en garde sur ses conséquences. Une attitude qui pourrait, à terme, endommager l’ensemble de l’économie.

 

Un livre blanc a d’ailleurs été présenté à cette occasion, signalant que si le nombre de femmes entrepreneuses atteignait les mêmes niveaux qu’aux États-Unis, il y aurait 600 000 entreprises supplémentaires détenues par des femmes, ce qui permettrait d’injecter un surcroît de 42 milliards de livres supplémentaires dans l’économie.

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