La province, un relais de croissance pour bon nombre de banques privées françaises

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D.R.
L’expansion territoriale des réseaux bancaires en régions constitue un nouveau terrain d’attaque prometteur pour la gestion privée.

La province, un relais de croissance. Pour bon nombre de banques privées françaises, l’une des priorités est d’étendre l’offre dans les régions pour la plupart délaissées et négligées au cours des deux dernières décennies. La Compagnie financière Edmond de Rothschild fait partie des organisations à l’avant-garde de ce mouvement. Après plusieurs années où l’un des objectifs a été l’expansion territoriale de son réseau, la banque privée a inauguré en septembre 2010 une nouvelle implantation à Lille. La province assure désormais plus de la moitié de sa collecte. Cette politique d’installation en régions a amené le groupe à ouvrir ses portes à Bordeaux, Lyon, Marseille, Nantes, Toulouse et Strasbourg. La banque Neuflize OBC a également fait part de son intention de consolider un nouveau modèle qui rapproche la gestion privée et les entreprises des différentes régions françaises. Elle est aujourd’hui présente sur dix sites en province et veut faire de l’essor de son maillage territorial un atout pour mieux connaître le tissu entrepreneurial et ses évolutions. Une orientation également en accord avec le souci de Neuflize OBC d’offrir au client du conseil de proximité.

 

Un déploiement de compétences
Plus que jamais, les banques privées souhaitent aller à la rencontre de nouveaux clients. Avec l’arrivée en retraite de la génération d’entrepreneurs issus du baby-boom, les transmissions de PME vont s’accélérer au cours des dix prochaines années. Un contexte qui générera d’autant plus d’activité en matière de gestion de patrimoine. La banque familiale régionale Delubac & Cie entend aussi profiter de ce potentiel. Implantée dans plusieurs villes françaises comme Paris, Lyon et Toulouse, elle espère ouvrir de nouveaux sites dans les années à venir. « Très présents aux côtés des entreprises, nous disposons également d’une importante activité de gestion privée que nous souhaitons développer. Grâce à notre réseau à taille humaine, nous sommes en mesure de fournir un fort degré de professionnalisme tout en étant réactifs et très à l’écoute. C’est ce que recherchent à l’heure actuelle les clients fortunés en région », souligne ainsi Jocelyne Marti, directrice de la banque.

 

Actuellement, quelque 45 personnes en provenance du secteur bancaire, de l’audit ou du capital investissement se sont vues confier un ancrage local pour développer la gestion privée dans les antennes régionales de la Compagnie financière Edmond de Rothschild. S’y ajoutent des spécialistes de l’ingénierie financière (13 personnes à Paris et en province) et des banquiers d’affaires. Une équipe dédiée aux fusions acquisitions de 17 membres, qui travaille uniquement pour la banque privée, est établie à Lyon et Paris. Le but est d’être en mesure d’accompagner les clients à la fois dans la cession de leur entreprise et dans la gestion de leur patrimoine personnel. La banque a bénéficié en 2010 d’une hausse de 11 % de ses encours sous gestion, à 37,6 milliards d’euros. La collecte nette ressort à 2,5 milliards d’euros, portée notamment par les implantations en régions pour la gestion privée et par l’international pour la gestion d’actifs. « L’activité en province fournit désormais plus de la moitié de la collecte de la banque privée », annonce l’établissement. Du côté de la Banque privée 1818, filiale de Natixis, on cherche également à resserrer les liens dans les différentes régions entre les équipes issues des Banques populaires et celles des Caisses d’épargne.

 

En 2009, la banque privée détenait 12,5 milliards d’euros d’encours sous gestion et a enregistré une collecte brute de 1,3 milliard d’euros, dont la moitié provient de la clientèle directe issue en partie des centres d’affaires de Natixis. Seuls 400 millions d’euros de collecte étaient imputables aux réseaux bancaires nationaux. La direction estime « qu’il est temps de passer à la vitesse supérieure avec les différentes agences ». Les antennes régionales du groupe BPCE continuent à se structurer au travers de la constitution de départements ou d’agences spécialisées en gestion privée. Les moyens humains consacrés aux réseaux ont été multipliés par trois ces dernières années. Deux tiers sont des banquiers privés avec une forte technicité en matière d’ingénierie patrimoniale dans le cadre d’opérations de haut de bilan, et le tiers restant sont des animateurs dont la mission consiste à épauler les banques pour les opérations comprenant des montants de 150 000 et 1 million d’euros. L’ambition est d’aboutir à des implantations de banquiers privés en régions, synonymes de véritables relais de proximité.

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