
Malgré un discours européen plus critique et des tentatives de réduire la dépendance à l’égard de Pékin, plusieurs experts économiques estiment que la Chine demeure un partenaire essentiel pour les entreprises européennes. Cette position s’appuie sur l’importance des liens industriels et commerciaux profonds qui continuent de structurer les échanges entre la Chine et l’Union européenne.
L’ambiance des relations économiques sino‑européennes a évolué récemment. Bruxelles a exprimé des préoccupations croissantes vis‑à‑vis de son déficit commercial avec la Chine et a avancé des plans pour réduire certains risques économiques perçus. Parmi ces initiatives, le paquet stratégique dit RESourceEU vise à sécuriser les chaînes d’approvisionnement de l’Union.
Pour plusieurs spécialistes, cette incitation à «dé‑risquer» ne reflète pas nécessairement la réalité du terrain. Les liens entre les économies européenne et chinoise sont profondément intégrés et les avantages mutuels restent significatifs pour de nombreuses entreprises. Pour ces experts, abandonner ce partenariat pourrait avoir des répercussions économiques négatives sur l’Union.
Selon des données récentes, une large proportion d’entreprises opérant en Chine envisage d’intensifier ou de maintenir ses investissements dans le pays. Une enquête menée par la Chambre de Commerce allemande en Chine montre que 53 % des sociétés interrogées prévoient d’augmenter leurs investissements, tandis que 93 % comptent poursuivre leurs activités sur place.
La Chine continue d’attirer des investissements européens, notamment dans des secteurs où le marché chinois offre des opportunités exceptionnelles en termes de taille et de croissance. Les coûts énergétiques relativement bas et l’infrastructure industrielle développée sont cités comme facteurs favorables à l’implantation d’activités manufacturières et technologiques.
Un autre élément clé du débat est l’intégration profonde des chaînes de valeur entre la Chine et l’Europe. Les relations commerciales ne sont pas simplement transactionnelles mais s’inscrivent dans des systèmes industriels imbriqués, dans lesquels les technologies, les composants et les services circulent dans les deux sens.
Des responsables universitaires et des économistes soulignent que l’échange de savoir‑faire entre les entreprises européennes et chinoises est de plus en plus bidirectionnel. La Chine n’est plus seulement un marché de production, mais aussi un lieu d’innovation où les connaissances peuvent être assimilées et répercutées vers les sièges sociaux européens.
Pour les experts interrogés, la réponse européenne devrait dépasser une approche protectionniste stricte. Ils estiment que l’Europe gagnerait à définir une stratégie diplomatique et économique plus ouverte, fondée sur la coopération mutuelle et l’innovation, plutôt que sur des barrières commerciales réciproques.
La conclusion de ces analyses est que, malgré des discours plus prudents sur la scène politique européenne, la Chine joue un rôle indispensable dans le maintien de la croissance économique de l’Union. La consolidation d’un partenariat équilibré et stable serait non seulement bénéfique pour l’Europe, mais aussi porteur d’opportunités pour les entreprises engagées dans des projets bilatéraux durables.

























