La Chambre de commerce du Canada s’insurge contre le « Buy American »

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La CCC a signé avec les Chambres provinciales et territoriales une lettre adressée aux premiers ministres du Canada.

La rentrée a bien commencé à la Chambre de commerce du Canada (CCC). Sa direction se dit ravie « que le gouvernement canadien ait offert de garantir l’accès aux marchés d’approvisionnement canadiens pour les entreprises américaines en échange d’une exemption des dispositions “ Achetez américain ” ». Cette clause de l’American Recovery and Reinvestment Act (plan de relance) exclut l’accès des entreprises canadiennes aux contrats d’approvisionnement étatiques et municipaux pour les projets financés par le plan. Depuis plusieurs mois, le sujet agite les milieux politiques et économiques du pays. À tel point que le Premier ministre canadien, Stephen Harper, a annoncé dès cet été son intention de faire pression sur les États-Unis afin que la clause soit retirée. Le 31 juillet, la CCC a signé avec les Chambres provinciales et territoriales une lettre adressée aux premiers ministres du Canada afin, notamment, « d’encourager le gouvernement fédéral (…) à négocier un accord de libre approvisionnement réciproque » avec les États-Unis.

 

« Au moment où nos pays se remettent de la récession, les obstacles protectionnistes au commerce et à l’investissement sont la dernière chose dont nous avons besoin. Nous demandons instamment aux gouvernements canadien et américain de conclure une entente rapidement », a souligné dans un communiqué Perrin Beatty, président de la Chambre canadienne. Mêmes inquiétudes du côté de la province du Québec et de son Premier ministre, Jean Charest. « L’argument de fond, c’est de rappeler à tout le monde qu’il y a une grande économie nord-américaine, que ce qui peut paraître être une solution à court terme n’est pas soutenable. Les gens se tirent dans le pied avec le protectionnisme. » De son côté, la Fédération canadienne des municipalités (FCM) a adopté, au mois de juin, une résolution visant à empêcher les sociétés américaines d’obtenir des contrats avec les municipalités canadiennes. Si elle ne fait pas l’unanimité, cette méthode plus radicale devrait prendre effet au début de ce mois, à moins que les deux gouvernements fédéraux n’aient réussi à trouver un compromis. Nul doute que les Chambres canadiennes, dont le congrès annuel se tient du 3 au 5 octobre à Victoria, en Colombie britannique, suivront ce dossier de près.

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