Capitaliser individuellement
Absolument vertigineux. Les 9,8% de croissance de la valeur de ces alternatives à la retraite entre 2011 et 2012, qui font suite à la hausse de 2% entre 2010 et 2011 marquent peut-être le début d’une ère nouvelle. D’origine anglo-saxonne, les fonds de pension permettent aux actifs de se constituer un pécule d’argent bien utile et rassurant pour parer aux besoins de la vieillesse. Le système est simple : chacun épargne pour sa future retraite et construit lui-même sa pension pendant sa vie active. Ça s’appelle la capitalisation individuelle.
Pratiquement, il s’agit en réalité d’un organisme qui collecte cet argent pour le placer aux meilleures conditions du marché. Ce peut être l’entreprise d’un salarié ou une société spécialisée extérieure ayant des stratégies d’investissement très actives. Le retraîté, le moment venu peut ensuite récupérer sa rente mensuellement ou d’une seule traite.
La retraîte américaine par excellence
Selon le magazine Challenge, cette nouvelle progression des fonds de pension s’explique par la bonne performance des marchés financiers mais aussi par le retour d’argent frais investi dans les fonds. La première place de ces retraîtes améliorées reste donc sans surprise occupée par le Japon, avec plus de 1300 milliards de dollars d’encourus.
Alors que ce dispositif satisfait les deux-tiers des retraîtés aux Etats-Unis, la France laisse encore reposer ses anciens sur des lauriers d’un système de capitalisation par répartition. A l’heure de la réforme des retraites, Pierre Gattaz, le patron du medef a donc relancé le débat lors d’une annonce au journal Le Monde cet été : « pour un système des retraites sans dogme, introduisons une dose de capitalisation », a-t-il déclaré.
Mais pour l’instant, le gouvernement français ne semble pas vraiment prêt à faire le grand saut. Le Fonds de Réserve des Retraites (FRR) est d’ailleurs représenté dans le classement Towers Watson. Et donc, avec seulement 48,3 milliards de dollars, l’Hexagone n’arrive qu’au 68e rang de ce marché d’avenir.
Une solution qui ne répond pas encore à la longévité
Les fonds de pension sont devenus la cible des investisseurs. Ce mois-ci, deux grosses unités de Kodak ont été reprises par un fond de pension britannique qui les aura extirpées du risque de faillite.
Au Canada, les grands magasins américains Neiman Marcus achèvent leurs pourparlers avec les fonds de pension du Canada, susceptibles de les racheter.
Tout pousse donc à croire que ces fonds de pension sont le placement miracle du 21e siècle. Alors, méfions nous quand même. Car, l’avis de Thierry de La Noue, directeur du département Investissements de Towers Watson à Paris est sans appel : « sur 5 ans, la croissance annualisée des fonds n’est que de 3% en moyenne. Ce qui, déduction faite de l’inflation, ne sera pas suffisant pour couvrir l’allongement de la durée de vie des futurs pensionnés, sans nouvelles injections de capital. »