Certaines écoles n’ont pas attendu la mise en place du processus Sorbonne-Bologne pour proposer une formation en cinq ans. C’est le cas de l’ESSCA, l’École supérieure des sciences commerciales d’Angers, basée en Touraine donc, mais présente aussi à Budapest, à Paris ou Shanghai. Fondée en 1909 par Paul Baugas, cette école était à l’origine un institut dépendant de l’université catholique de l’Ouest. Devenue indépendante dès les années 1960, l’ESSCA propose, depuis 1999, une formation en cinq ans – contre quatre années auparavant – divisée en deux cycles de trois et deux ans. Lors des trois premières années, les enseignements demeurent classiques avec des matières permettant d’acquérir les fondamentaux de la gestion : économie, droit, comptabilité, marketing, management, organisation des entreprises et langues étrangères. En première année, des centres d’appui pédagogique (CAP) sont mis à la disposition des étudiants pour se faire encadrer par des professeurs et des étudiants plus âgés au cas où ils auraient des problèmes de méthode. Les deux dernières années, regroupées sous l’appellation « Programme Master », offrent la possibilité aux étudiants de choisir une spécialisation : expertise marketing, audit, entrepreneuriat, communication d’entreprise, économie sociale et solidaire, management de la relation client, intégration européenne, banque, automobile, e-marketing…
Deux spécialisations de master peuvent être suivies entièrement en anglais : International Business et Corporate Finance. Chaque année, en plus des enseignements académiques, les étudiants effectuent des stages : découverte de l’entreprise en 1re année (de 2 à 4 mois), dans un service commercial d’entreprise en 2e année (de 2 à 3 mois) et un stage facultatif lors de la 3e année (de 2 à 4 mois). Pour le Programme Master, les étudiants doivent rédiger un mémoire et effectuer un semestre à l’étranger dans une université partenaire ou une entreprise, un semestre académique à l’ESSCA, un semestre en entreprise ainsi qu’un autre semestre académique ou un second stage. Partenaire avec 97 universités dans 40 pays à travers le monde, avec parfois des accords de doubles diplômes, l’ESSCA est aussi à la pointe pour les relations avec les entreprises. « Nous encadrons les départs en stage – il y en a plus de 1 600 par an – et organisons les événements d’entreprise au sein de l’école : forums, conférences et tables rondes métiers ou thématiques », explique Linda Aurenge, directrice des relations entreprises au sein de l’ESSCA depuis 1996. Les étudiants sont chaque année de plus en plus nombreux à tenter le concours d’entrée de l’ESSCA : cette année, ils étaient 5 178 pour… 420 places en 1re année, sans compter les 15 places réservées à des étudiants étrangers admis sur dossier. Symbole de l’internationalisation de l’école, plus de 450 étudiants étrangers y suivent des enseignements. Si les frais de scolarité sont plutôt élevés (7 055 euros par an pendant cinq ans), les bénéfices que retirent les étudiants d’un diplôme de l’ESSCA semblent justifier cet investissement : le salaire d’embauche annuel est en moyenne de 33 000 euros brut et le salaire annuel moyen avec trois ans d’ancienneté oscille entre 40 500 et 45 800 euros.
De plus, 62 % des étudiants signent un contrat avant même la fin de leurs études, 95 % sont recrutés en moins de trois mois, 90 % estiment que ce premier emploi est cohérent avec leur projet professionnel et 56 % ont une activité en lien avec l’international. « Notre budget annuel de fonctionnement est d’environ 20 millions d’euros par an », rappelle Catherine Leblanc, directrice générale de l’ESSCA. « Ce n’est pas excessif quand on sait que nous sommes propriétaires des bâtiments de 17 400 m2 au milieu d’un campus de 2 hectares à Angers, que nous avons acheté nos locaux à Paris et que nous louons 600 m2 à Shanghai et 900 m2 à Budapest. » L’ESSCA emploie, par ailleurs, 62 professeurs permanents, 40 professeurs visitant (pour des sessions de trois jours à une année) ainsi que 350 intervenants extérieurs. Aux 2 000 étudiants suivant une formation initiale à l’ESSCA, il faut en ajouter encore 400 en formation continue qui peuvent venir pour des formations de quelques jours (gestion de son stress, gestion des conflits…), ou plus longues (MBA avec l’université de Sherbrooke, au Canada). « Pour certains programmes, la VAE (validation des acquis de l’expérience) est possible », souligne Joël Justin, directeur de la formation entreprises au sein de l’ESSCA.