D’ici 2060, les dépenses publiques consacrées à la retraite, la santé et la dépendance représenteront presque 30 % du produit intérieur brut de la zone euro selon le dernier rapport Allianz Demographic Pulse. Ainsi, « le vieillissement à travers le monde est une tendance structurelle qui aura sans doute d’énormes conséquences sur le plan socio-économique, tant sur le budget de l’État que celui des particuliers », estime l’assureur allemand.
Le défi démographique
Le problème que constitue le vieillissement ne connaît ni frontières ni limites. Retraite, santé et dépendance sont naturellement les domaines les plus directement affectés. Néanmoins, les défis associés au vieillissement différeront radicalement dans l’Union européenne, aux États-Unis et en Asie, en fonction des régimes de protection sociale en place. Si les États-Unis peuvent tabler sur une tendance démographique relativement favorable et si les retraites du régime public sont globalement conçues pour n’assurer qu’un revenu minimum complété par d’importantes contributions des particuliers, le système de santé alimente malgré tout la hausse des dépenses publiques américaines.
L’Asie ne sera pas épargnée
Le rapport montre que les dépenses publiques de santé aux États-Unis augmentent de 5 % par an depuis 1970 et atteindront 18 % du PIB d’ici 2050 si cette tendance se maintient. À l’autre extrémité du globe, les pays asiatiques en plein essor économique jouissent encore d’une population relativement jeune. Cependant, cette situation est appelée à changer de façon radicale d’ici quelques années, notamment en Chine, où le taux de natalité a chuté, passant de 5,5 enfants par femme en 1960 à seulement 1,8 aujourd’hui. En parallèle, l’espérance de vie y a connu un allongement spectaculaire de 28 ans. Les systèmes chinois de retraite et de santé font l’objet de réformes encore au stade initial. La Chine possède deux systèmes de retraite qui couvrent moins de la moitié des salariés en zone urbaine et seulement 12 % en milieu rural. « Il apparaît déjà clairement que ces réformes et leur conception figurent parmi les défis sociaux, économiques et budgétaires les plus importants auxquels le pays est confronté à l’heure actuelle », estime Allianz.
Le modèle suédois
Le rapport conclut que le vieillissement fera peser un fardeau considérable sur les finances publiques partout dans le monde. La grande question concerne la maîtrise des dépenses y afférant, et il est essentiel de mettre en place des systèmes durables et solvables dans les domaines des retraites, de la santé et de la dépendance. Selon Allianz, la Suède, à l’instar de l’Australie, bénéficie du régime de retraite le plus solide et offre, selon l’assureur, un bon exemple de solution consistant à répartir les revenus selon différents piliers. « En Suède, la capitalisation et l’existence d’un système élaboré de protection sociale ne sont nullement incompatibles », affirme le rapport.