Des jeux pour se former sur des sujets peu attractifs

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« Notre jeu sérieux permet d’organiser des campagnes de sensibilisation sur des sujets qui, d’emblée, n’interpellent pas les salariés. Comme la sécurité des données informatiques dans les différentes localisations d’un groupe international auprès de 30 000 ou 40 000 collaborateurs », explique Michel Gérard, PDG de Conscio Technologies qui a développé SensiStudio, un moteur de jeu sérieux en ligne. Après la sensibilisation, le jeu sérieux peut carrément aider au recrutement. « Écoles de commerce ou d’ingénieurs et universités… nous invitons les étudiants du monde entier à inventer la banque de demain en matière de responsabilité sociale et environnementale (RSE) », sourit François Mounier, qui vient de lancer la 4e édition de Citizen Act, le Business Game (jeu d’entreprise) de la Société générale.

 

Citizen Act a fait émerger des projets comme ses éco-crédits ou une fondation pour aider les jeunes défavorisés. « Le Business Game va plus loin que le Serious Game, car les étudiants ne simulent rien. Ils ne se placent pas dans la peau d’un banquier ou d’un manager, ils sont réellement le banquier ou le manager de demain, poursuit François Mounier. Ce jeu fait entrer les étudiants dans notre réflexion bancaire sur la RSE. Dans ce cadre, nous constituons une base de connaissances. Mais c’est une compétition, il y a des gagnants et des perdants. » En avril prochain, 18 gagnants en six équipes de trois personnes seront ainsi désignés. Ces gagnants pourront recevoir 12 000 euros afin de réaliser leur projet au sein de la banque. Le jeu consiste à présenter un projet innovant qui soit concrétisable. Les équipes s’affrontent au travers d’un Wikiblog en invitant leurs amis et leurs professeurs à étoffer leur proposition. Au sein de la banque, les équipes ont chacune un coach qui peut appeler un pool d’experts afin de répondre à leurs questions. « On a 82 contributeurs qui acceptent d’aider ces jeunes », souligne François Mounier.

 

« Pour réussir un jeu sérieux en ressources humaines, il faut bien en définir l’objectif : la formation, la sensibilisation, la communication, l’aide à la vente, le recrutement. Ou bien encore simulation de conduite, de vol ou de process… », conseille Christian Gayton, président de l’éditeur de jeux sérieux Qoveo dans le secteur de la valorisation du capital humain. « En fonction de ces objectifs et des supports médias, nous sélectionnons les technologies les mieux adaptées. » À partir de là, Qoveo écrit son GamePlay, à savoir la trame générale du scénario, niveau par niveau, avec les objectifs à atteindre, les objets à collectionner, les énigmes à résoudre, les exercices à faire et la notation pour valider les connaissances acquises. Après le GamePlay vient la production graphique et sonore, ainsi que celle des décors et des personnages. « Les prix d’un jeu sérieux en mode projet sur mesure vont de 20 000 à 300 000 euros », indique Christian Gayton qui a produit des jeux sur étagère (10 à 70 euros) sur l’ergonomie des postes et des gestes au travail, et la prévention des risques chimiques, routiers, et incendie, entre autres.

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