Instaurée par la loi du 10 juillet 1987 qui fait obligation d’embaucher 6 % de salariés en situation de handicap au sein des entreprises de plus de 20 salariés, et renforcée par la loi du 11 février 2005 qui lui a conféré une mission de service public, l’Agefiph – Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées – est placée sous la tutelle du ministère de l’Emploi. Chargée de développer l’emploi des personnes handicapées, elle redistribue 60 % de l’argent qu’elle collecte (560 millions d’euros en 2010) en aides financières directes se traduisant, par exemple, en aides à l’embauche, aménagement de situations ou de postes de travail, aide au maintien dans l’emploi, formations… Les 40 % de recettes restantes sont utilisées pour fournir les services et compétences délivrés par les réseaux partenaires spécialisés dans l’accompagnement des demandeurs d’emploi handicapés et des entreprises.
Le renforcement des mesures en faveur de l’emploi des personnes handicapées mises en place par la loi de 2005 a engendré mécaniquement une hausse de 47 % des sommes collectées par l’Agefiph, portant celles-ci à 605 millions d’euros pour 2007. Pour l’essentiel, ces ressources ont été investies, en complément des politiques publiques, dans la résistance aux effets de la crise pour les personnes handicapées. Ainsi, en 2009, le chômage des personnes handicapées a augmenté de 10 % contre 20 % pour l’ensemble de la population française. En outre, la part d’entreprises n’employant aucune personne handicapée et ne faisant aucune action en faveur du handicap a diminué de 93 % entre 2007 et 2010.
Un résultat spectaculaire réalisé grâce à l’Agefiph et à ses partenaires : les 107 organismes du réseau Cap Emploi en charge des placements, les 108 organismes du Sameth dédiés au maintien dans l’emploi, les 97 organismes du réseau Alther chargés du conseil et de la mobilisation des entreprises pour l’emploi des personnes handicapées et les 73 organismes du réseau Vie au travail dédiés à l’accompagnement de la gestion de carrière des salariés handicapés. « L’objectif de l’Agefiph et de ses partenaires est de garantir l’égalité des chances et la pleine intégration des personnes handicapées dans l’emploi. En 2008 et 2009, nous avons consacré 35 millions d’euros afin d’aller à la rencontre de 230 000 entreprises, dont 93 % ont mené une action par la suite », explique Jean-Marie Faure, président de l’Agefiph.
« Aujourd’hui, les entreprises jouent de plus en plus le jeu, puisqu’il ne reste que 7 % de celles qui étaient à quota 0 en 2007 », constate Jean-Marie Faure. Alors que les sommes collectées ont diminué, puisque davantage d’entreprises se sont pliées à l’obligation de prise en compte du handicap dans le travail, les sommes dépensées par l’Agefiph ont augmenté de façon exponentielle, passant de 382 à 693 millions d’euros entre 2005 et 2009 et dépassant ainsi le montant de la collecte (574 millions d’euros) pour l’année 2009. Au cœur des politiques d’emploi, dans le cadre de la démarche « Trajectoire 2012 », l’Agefiph revoit aujourd’hui toutes ses procédures d’action pour définir son nouveau programme d’intervention qui sera mis en place en 2012.
« Nous réalisons actuellement un bilan de toutes nos actions et procédures afin de les optimiser pour 2012 », explique Jean-Marie Faure. Un travail de longue haleine qui passe par la sensibilisation de tous, des chefs d’entreprises aux collaborateurs valides, sachant que la majorité des handicaps sont invisibles et qu’un travailleur handicapé est avant tout un travailleur. « Nous sommes fiers de ce que nous avons déjà fait, mais la route pour que le handicap soit totalement accepté dans l’entreprise est longue », estime Jean-Marie Faure, qui se plaît à souligner que l’Agefiph est sans doute la seule entreprise dont la vocation est de perdre des clients et même de disparaître.