Au cours des dix dernières années, les Chambres de Commerce et d’Industrie ont connu un amoindrissement régulier de leurs ressources fiscales. Entre baisses successives de la taxe pour frais de Chambres et recentrages imposés par l’État, le réseau consulaire subit une transformation imposée : moins de moyens, moins de marges de manœuvre et des arbitrages de plus en plus douloureux.

Avec la baisse effective de la taxe pour frais de Chambre, il faut penser un nouveau modèle

La taxe pour frais de Chambre (TFC), cœur historique du financement des CCI, a été drastiquement réduite. L’objectif affiché par Bercy : pousser les Chambres à se recentrer sur leurs missions prioritaires et penser de nouveaux moyens et méthodes pour leurs ressources.

De fait, le réseau qui autrefois bénéficiait d’un certain confort financier se retrouve aujourd’hui sous pression. Les budgets d’investissement s’amenuisent, les recrutements sont gelés, la mutualisation devient une nécessité et non un choix.

Malgré les baisses d’entrées financières, les CCI peuvent-elles continuer leurs missions de base ?

Face à cette contrainte, les CCI ont dû hiérarchiser. Trois activités résistent :

L’appui aux entreprises, surtout aux TPE/PME, considéré comme cœur de mission. Diagnostic, formalités, premiers conseils : l’essentiel est maintenu.

La formation, soutenue car génératrice de revenus (CFA, écoles de commerce).

La représentation économique, indispensable pour rester à la table des décideurs.

Tout ce qui peut montrer l’utilité institutionnelle de la CCI est préservé — parfois au détriment d’autres services moins visibles, mais tout aussi structurants.

Certaines actions sont en retrait

Il ne faut pas se faire d’illusion, avec moins de budget certaines activités passées peuvent avoir tendance à être moins privilégiées :

Les actions de terrain intensives : visites d’entreprises, accompagnements longs, suivi individualisé.

L’innovation “non rentable” : labs, plateformes expérimentales, projets pilotes qui ne trouvent pas de modèle économique rapide.

L’immobilier consulaire, souvent coûteux : certaines antennes ferment, des bâtiments historiques sont vendus ou laissés vacants.

Les missions internationales, désormais plus sélectives et parfois externalisées.

Beaucoup de CCI reconnaissent en interne que certaines missions d’intérêt général deviennent difficiles à exercer.

De la difficulté d’allier service public et logique de marché

Le réseau consulaire est pris dans un paradoxe : on lui demande d’être agile, productif, concurrentiel… tout en assurant des missions gratuites ou faiblement rémunérées.
La transformation en CCI 2.0 s’effectue donc sous contrainte, parfois au prix d’une perte de proximité ou de réactivité.

Malgré cela, il ne faut pas perdre de vue l’appui nécessaire et l’efficacité des CCI au coeur du tissu économique local, national et international (notamment dans le cadre des CCI bilatérales) ni leur mission première de soutenir tous les acteurs économiques ; de la très petite entreprise au grand groupe international. Dans un environnement économique de plus en plus complexe, effréné et disruptif, être accompagné, soutenu, mis en avant et au sein d’un collectif, est plus que nécessaire.

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