Apprentissage en Allemagne: entretien avec Friedrich Hubert Esser, président de l’Institut fédéral de la formation professionnelle

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Friedrich Hubert Esser est président du BIBB – l’Institut fédéral de la formation professionnelle en Allemagne.

 

Commerce International: Le marché de la formation professionnelle souffre-t-il du niveau scolaire des jeunes candidats?

Friedrich Hubert Esser: « Ce sujet doit être abordé de manière très différenciée, car, d’après nos études, si les résultats des collégiens ont effectivement baissé en mathématiques, en sciences de la vie et en allemand, les jeunes ont augmenté leurs compétences dans d’autres domaines comme les NTIC, les langues étrangères, mais aussi la faculté de travailler en groupe. Ce sont des qualités importantes pour la vie professionnelle, mais elles ne peuvent être mesurées comme les connaissances en mathématiques ou en allemand. »

 

Que pensez-vous des tentatives de remettre les jeunes à niveau par une année de formation supplémentaire?

F. H. E.: « Un principe prévaut : la prévention. Les jeunes doivent être qualifiés pour le marché de la formation professionnelle pendant leur cursus scolaire grâce à une meilleure orientation professionnelle et à des stages en entreprise. Nous menons depuis 2008, pour le compte du ministère de l’Enseignement, un programme auquel ont pris part jusqu’à présent 330 000 collégiens. Il est financé à hauteur de 150 millions d’euros et consiste à analyser le potentiel et les préférences dès l’âge de 13-14 ans pour que, dans les deux années suivantes, les collégiens puissent avoir une connaissance réaliste du monde du travail via des séjours en entreprise. Ils sont accompagnés par des professionnels bénévoles qui les aident à trouver une place d’apprenti et à débuter leur formation. Il s’agit maintenant de consolider le programme à l’échelle national. Cela requiert une coopération entre l’État et les Länder. »

 

L’apprentissage allemand en chiffres

348 professions, dont :

– 40 en deux ans de formation duale (entreprises plus cours théoriques)

– 255 en trois ans

– 53 en trois ans et demi

 

30 000 postes vacants en 2011, soit un sur cinq (75 000 selon la DIHK)

 

Un tiers des entreprises déclarent avoir des difficultés à recruter des apprentis. Professions recherchées: mécatronique, électronique, construction mécanique, secteur bancaire. Professions en manque d’apprentis : hôtellerie-restauration, logistique, métiers de bouche.

 

En 2010, 470 000 des 2,08 millions d’entreprises allemandes avaient au moins un apprenti, soit 22,5 %. En 1999, 501 354 entreprises formaient des apprentis, soit 23,6 % des entreprises allemandes.

 

560 073 contrats d’apprentissage signés en 2010 (- 0,8% par rapport à 2009), dont 468 410 à l’Ouest de l’Allemagne.

 

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