ANPE international: mobilité professionnelle, mode d’emploi

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Créé en 1999, l’Espace emploi international (EEI) de l’ANPE réunit l’ANPE international et le service expatriation de l’Agence nationale de l’accueil des étrangers et des migrations (ANAEM), lui-même issu de la fusion de l’Office des migrations internationales (OMI) et du Service social d’aide aux émigrants (SSAE). L’EEI est né de la volonté des pouvoirs publics d’anticiper les mouvements de mobilité professionnelle alors que se profilait l’élargissement de l’Union européenne. Son objectif est d’épauler les personnes souhaitant avoir une expérience de mobilité, mais nullement de favoriser l’expatriation à long terme.

 

Les Français en quête de mobilité
Depuis la première ouverture d’un EEI en 1999, dans le quartier de la Bastille à Paris dans le xixe, d’autres lieux d’accueil se sont ouverts partout en France métropolitaine et en outre-mer. Cela témoigne de la volonté d’offrir un service de proximité à tous les Français souhaitant avoir une expérience professionnelle à l’étranger. Depuis la création du service, les demandes n’ont cessé d’augmenter de la part des candidats, mais aussi des entreprises étrangères. Ainsi, au cours de l’année 2006, plus de 27 000 offres d’emploi ont été enregistrées, contre seulement 5 000 en l’an 2000. Les propositions d’emploi ­diffusées par l’EEI émanent essentiellement de PME, les grandes entreprises proposant généralement en interne des postes à dimension internationale à leurs salariés.

 

Gastronomie et luxe made in France
Ouvriers, employés, cadres… tout le monde peut prétendre à une expatriation. En revanche, certains secteurs d’activité sont privilégiés. Ainsi, c’est incontestablement dans le secteur de l’hôtellerie, la restauration et les métiers de bouche que les Français ont le plus d’opportunités d’emploi à l’étranger. « Dans ces métiers, être de nationalité française est un réel atout, car le savoir-faire de notre pays est reconnu », remarque Jean-Luc Dubois, chef du département des relations internationales au siège de l’ANPE, ancien directeur de l’Espace emploi international. L’expertise française est également ­reconnue dans le domaine du luxe. « Les ouvriers spécialisés (dentellières, couteliers…) ont des opportunités d’emploi intéressantes », remarque Jean-Luc Dubois. Enfin, les profils commerciaux sont très ­recherchés, notamment s’ils s’accompagnent de connaissances dans les secteurs comme le vin où le savoir-faire français est notable.

 

Les destinations stars
Le Royaume-Uni se situe incontestablement en tête des pays préférés des Français, suivi de près par l’Irlande. L’Espagne, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Belgique et le Luxembourg sont les autres destinations de mobilité professionnelle les plus fréquentes pour les Français. 65 % des offres d’emploi concernent la grande Europe, principalement les grands pays. « Les demandes et les offres d’emploi concernant les États nouvellement entrés dans l’Union sont rares. À moins d’avoir une qualification très pointue, les opportunités sont peu nombreuses », remarque Jean-Luc Dubois.

 

De toute façon, rares sont les Français souhaitant enrichir leur CV d’une expérience dans ces petits pays aux salaires peu attractifs. Si l’Europe reste en tête en matière de mobilité professionnelle, les demandes de candidats souhaitant avoir une expérience au Canada, en Australie ou en Chine ne cessent d’augmenter. L’Australie est une destination recherchée, car elle jouit d’une image très positive. Or, dans les faits, ce pays n’est pas aussi ouvert à l’accueil des travailleurs étrangers que l’on veut bien le croire. « Beaucoup de jeunes sont persuadés que l’on n’attend qu’eux. Nous devons les confronter à la réalité et les réorienter vers des destinations où leurs chances de trouver un emploi sont plus importantes », explique Jean-Luc Dubois.

 

S’adapter à un autre mode de travail… et de vie
L’EEI fait partie du réseau EURES, mis en place par la Commission européenne. Huit cents conseillers labellisés par la ­Commission européenne sont répartis dans 30 pays, une soixantaine de ces conseillers travaillant en France. Ils ont pour mission d’aider les candidats à bien orienter leurs recherches d’emploi en fonction de leur profil et de leurs attentes. Grâce à la base de données et d’informations dont ils disposent, ils peuvent également renseigner les candidats sur les conditions de travail et de vie dans le pays de destinationet les aider à organiser leur mobilité et à transférer leurs droits en matière de protection sociale. « Avant de partir, mieux vaut tout prévoir, car un manque de préparation peut conduire à un échec », note Jean-Luc Dubois, qui précise que « le travail de préparation au départ concerne surtout les aspects personnels. »

 

Les équipes de l’EEI aident les candidats à s’adapter aux attentes des recruteurs du pays où ils souhaitent s’installer et les entreprises à adapter leurs offres en fonction des profils qu’ils recherchent sans vouloir à tout prix le « mouton à cinq pattes ». Bien plus qu’une simple agence d’offres d’emploi, l’Espace emploi international est un vrai service d’intermédiation entre les entreprises et les candidats. À l’heure de la mondialisation, entreprises et salariés ont, en effet, tout à gagner à expérimenter la mobilité.

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