À Lévis, au Québec, un parc technologique d’avant-garde

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Photo : D.R.
L’Innoparc a choisi d’accueillir prioritairement des laboratoires de recherche et des entreprises de haute technologie. Signe particulier : son implantation est axée sur le développement durable au cœur d’une région reconnue pour son dynamisme économique.

 

La province de Québec ne connaît pas la crise. Sur la rive sud du Saint-Laurent, en face de la ville de Québec, la région Chaudière-Appalaches et son chef-lieu, Lévis, sont en plein essor économique. Tout près du parc Ultramar-les-Écarts, au cœur d’une zone urbanisée avec commerces, logements et bureaux, sera bientôt inauguré l’Innoparc, un vaste parc technologique dernière génération en matière de développement durable. À l’origine de ce projet : la Ville de Lévis, 3e ville du Québec en superficie depuis 2002, date du regroupement de 10 municipalités pour former cette commune de 445 000 m2 et de 138 000 habitants. Objectif : favoriser l’essor de l’« économie du haut savoir » sur son territoire.

« La région Chaudière-Appalaches abrite déjà une douzaine de parcs industriels, sans toutefois bénéficier d’espaces dédiés à l’innovation technologique, dit Philippe Meurant, directeur de la direction du Développement de Lévis. Situé à l’est de la ville, l’Innoparc aura pour vocation d’accueillir des activités de haute technologie quelque 600 000 m2. »
L’Innoparc sélectionnera les établissements de R&D, les entreprises de produits et services de haute technologie, les firmes de soutien technique et les services de proximité. Des secteurs-clés seront privilégiés comme la recherche en énergie et efficacité énergétique. Lévis compte, en effet, la plus grande raffinerie pétrolière du Canada. La ville mise aussi sur le projet Rabaska – terminal méthanier évalué à 1 milliard de dollars et réunissant Gaz Métro, Enbridge Inc. et GDF Suez, trois leaders du gaz naturel – et sur une nouvelle chaire académique sur la thématique de l’efficacité énergétique pour soutenir son développement à ce niveau.

 
Autre domaine d’activité apprécié : l’agro et le bioalimentaire. Le Complexe technologique du collège d’enseignement général et professionnel (CEGEP) de Lévis-Lauzon regroupe notamment TransBIOTech, un centre de transfert technologique en biotechnologie, et Ag-Bio Centre, un incubateur d’entreprises spécialisées en agrobiotechnologie. La nutraceutique, la robotique, grâce à la présence du Centre de robotique et de vision industrielle, et la logistique des transports sont les autres axes de développement prioritaires ciblés. La Ville de Lévis a conclu en 2007 un partenariat avec la Corporation du parc technologique du Québec métropolitain pour obtenir son expertise dans la conception de l’Innoparc avec un accompagnement des entreprises s’installant sur le site. Un soutien à l’investissement étranger, mis en place par les gouvernements du Québec et du Canada, peut à cet égard intéresser les sociétés et laboratoires français qui souhaitent transférer leurs activités. La phase 1 du projet est déjà initiée. Une rue de 720 m accueillera, dès l’été 2011, des bâtiments multilocatifs étagés. Des investissements de 6,4 millions de dollars canadiens (4,5 millions d’euros) porteront sur des travaux d’infrastructures. Le premier bâtiment (5 000 m2 d’espaces locatifs) est un immeuble éco-énergétique aux choix architecturaux novateurs.

 
Tout le site de l’Innoparc s’inscrit dans une optique de développement durable. Visant le « carbone neutre », le parc s’affiche déjà comme une référence au Québec. « Nous avons souhaité développer un projet “vert” qui s’inscrit dans les critères LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), un système nord-américain de standardisation de bâtiments à haute qualité environnementale, souligne Philippe Meurant. Les propositions de lotissement et le positionnement physique des bâtiments ont été pensés pour maximiser l’apport de la luminosité naturelle et de la chaleur extérieure. Le concept d’aménagement propose aussi des stationnements en nombre réduit et discrets. Des lampadaires de type LED, plus respectueux de l’environnement, constitueront l’éclairage public. Les eaux pluviales seront recueillies pour alimenter les aménagements naturels prévus sur le site. » Et les futures édifices sur les terrains disponibles auront pour obligation le plan d’intégration architecturale du parc. La haute technologie a ainsi trouvé son poumon vert. Délimité au sud par l’autoroute transcanadienne et à l’ouest par le parc Ultramar-les-Écarts, l’Innoparc ne manque pas donc des atouts.

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