
Aujourd’hui en France, la carrière de la femme est devenue un paradoxe. Alors qu’en sortant de l’université, elles sont en moyenne plus qualifiées que les hommes, les Françaises ne représentent que 30% des créateurs d’entreprise. En 2011, moins de 3% d’entre elles âgées entre 18 et 64 ans ont monté leur entreprise ou étaient propriétaires d’une entreprise récemment créée contre 4,5% en Allemagne, 5,2% au Royaume-Uni et plus de 10% aux Etats-Unis.
Vers 40% de femmes entrepreneurs en 2017
Ce constat est jugé préjudiciable pour la société par le gouvernement Ayrault. En effet, outre un souci de justice entre les deux genres toujours présent, un rapport de l’OCDE de mai 2012 stipule que si le taux d’emploi du sexe faible équivalait à celui du sexe fort, notre potentiel de croissance serait accru de 20 à 40%.
François Hollande a donc fixé un objectif de 40% de femmes entrepreneurs en 2017. Pour ce faire, le Plan de développement de l’entrepreunariat féminin s’articule en trois axes.
Sensibiliser, orienter et informer
Intégré à la refonte des programmes scolaires dès septembre 2013, l’entreprenariat féminin fera partie du programme dès la classe de 6ème au titre du parcours individuel, d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel. Cette sensibilisation à la place du sexe faible à la tête de l’entreprise sera également inscrite dans les conventions étatiques qui impliquent des jeunes scolaires ainsi qu’à l’université, dans certaines unités de licence et master. Plus généralement, une action sur ce sujet se coordonnera dans les collèges, lycées et établissements de l’enseignement supérieur chaque année. Enfin, un observatoire de l’entrepreneuriat féminin devrait voir le jour, sur la base du site de l’Agence Pour la Création d’Entreprise (APCE). Ces éventails de mesures seront chapeautés par les ministères de l’Education nationale et de la Recherche.
Renforcer l’accompagnement des créatrices
Le ministère du Droit des femmes de Najat Vallaud-Belkacem engage un travail de front avec les acteurs institutionnels, les réseaux consulaires et les CCI. De son côté, le ministère délégué chargé des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Innovation et de l’Economie Numérique de Fleur Pellerin se chargera de la charte du mentorat signée en 2013 orientée au féminin. Elle servira d’appui au lancement de nouvelles initiatives, en mobilisant des associations comme l’AFIME, le réseau Entreprendre ou Initiative France qui développeront un vivier de mentors impliquant des femmes dirigeantes.
Faciliter l’accès des créatrices au financement
Sous la houlette du ministère de l’Economie, Bpifrance Investissement considérera avec une attention particulière les projets d’investissement portés par des femmes et entrant dans ses cibles d’investissement.
Une charte a été signée au mois de juillet 2013 avec la Fédération bancaire française pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin dans les principaux réseaux bancaires, engager des actions pour sensibiliser les conseillers bancaires à l’existence du dispositif FGIF et pour les former à l’accueil des créatrices.
Les contours de ce Pln étant dessinés, son comité de pilotage de ce Plan rassemble aussi bien des chefs d’entreprises comme Cécile Real d’ Endodiag, Isabelle Malcuit d’Algentec ou Valérie Autier de Metabrain Research que des partenaires institutionnels telles la Caisse des dépôts et consignations, la directrice entreprises et sociétés du medef, Céline Micouin aux côtés des divers ministères. Souhaitons qu’il porte ses fruits et que les chromosomes XX fleurissent vite à la tête de nos entreprises.